Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 11/01/2001

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre de la recherche concernant le faisceau de rapports récents mettant en cause l'expérimentation animale au regard du principe de précaution. Force est de constater que nombreuses sont les études scientifiques récentes qui remettent en cause l'appréciation de la sécurité sanitaire humaine au travers de l'expérimentation animale. En effet, au regard des différences physiologique existantes entre le système digestif, le système immunitaire, le système nerveux, le système endocrinien... de l'être humain et des " modèles animal ", il est clair que toutes les réactions biologiques d'une espèce sont inscrites dans le patrimoine génétique propre à chaque espèce, ce qui tend à rendre improductif tout principe de similitude réactive entre espèces différentes. Ainsi, et au regard de ces données et thèses, il lui demande si le ministère envisage de remplacer l'expérimentation animale par l'expérimentation scientifique, garantissant la pertinence et la fiabilité.

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Réponse du ministère : Recherche publiée le 04/10/2001

S'il est vrai que la biologie se caractérise par une prodigieuse diversité, il est non moins vrai que, sous des aspects extérieurs très polymorphes, le monde vivant présente une unité de fonctionnement. Cela est a fortiori vrai à l'intérieur d'un groupe plus restreint comme les mammifères. Le développement de la génétique et l'accès de plus en plus performant au " dictionnaire des gènes ", en particulier chez l'homme et chez la souris, montrent l'extraordinaire ressemblance des fonctionnements biologiques chez ces deux espèces plus particulièrement étudiées. Dans le domaine de la thérapie cellulaire, c'est bien grâce à une grande ressemblance d'un déficit immunitaire chez l'homme et chez la souris, que la mise au point d'un traitement du déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X chez l'homme a pu être défini à partir du " modèle animal ". Avec le retour à la physiologie qui s'opère actuellement, l'expérimentation scientifique sur animaux peut être amenée à se développer dans les années qui viennent. Cette évolution doit être expliquée à l'opinion publique. Elle nécessite certainement un effort de communication de la part des biologistes et des médecins. Parallèlement il est bien clair que l'expérimentation scientifique sur animaux doit respecter des comportements éthiques stricts dont les chercheurs sont bien conscients et qu'ils ont le souci d'appliquer.

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