Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 05/04/2001

M. René Trégouët demande à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche de bien vouloir lui confirmer, si malheureusement la décision devait être prise de vacciner le cheptel français (bovins et ovins), que la France disposerait sans délai des quantités suffisantes de vaccins pour y procéder sans retard. Il lui demande également de bien vouloir lui dire si, dans cette hypothèse, notre pays dispose en quantité suffisante de vaccins dits " délestés " susceptibles de protéger les animaux avec des anticoprs identifiables.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 07/06/2001

En ce qui concerne les banques de vaccins contre la fièvre aphteuse, il existe d'une part une banque française de vaccins et, d'autre part, une banque européenne d'antigènes. La banque française de vaccins, stockés par la société Mérial à Lyon, comprend 250 000 doses de vaccin de type 01 Manissa (utilisables chez les ovins, caprins et bovins) et 30 000 doses de vaccin de type 01 Manissa (utilisables chez les porcins). En complément, 300 000 doses de vaccin de type 01 Manissa (utilisables chez les porcins, ovins, caprins et bovins) ont été commandées. Ce type de vaccin est actif contre le virus responsable de l'épizootie actuelle. Si la vaccination d'urgence était décidée, la banque française de vaccins contre la fièvre aphteuse permettrait de vacciner des animaux pendant le délai nécessaire au reconditionnement des antigènes de la banque communautaire en vaccins, soit pendant trois jours. Passé ce délai, les vaccins utilisés seraient ceux fournis par la banque européenne. La banque d'antigènes européenne est stockée au Royaume-Uni (à Pirbright), en France (à l'AFSSA de Lyon) et en Italie (à Brescia). Elle comprend entre autres types, 5 millions de doses du type 01 Manissa et 3,5 millions de doses du type 01-BFS, ces deux types étant actifs contre le virus de la fièvre aphteuse qui sévit actuellement en Europe. Sur demande d'un Etat membre et après accord de la commission européenne, le reconditionnement de ces doses d'antigènes en vaccins nécessite un délai de trois jours. Compte tenu de la rapidité de reconditionnement des antigènes et du fait que le délai de péremption des antigènes est de dix ans et celui des vaccins de deux ans, la Commission européenne ne reconditionnera ces antigènes en vaccins que pour les Etats membres ayant effectivement pris la décision de vacciner contre la fièvre aphteuse, lorsque le contexte épidémiologique le justifie. Ainsi, des antigènes ont été reconditionnés sous forme de vaccins uniquement pour le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Enfin, il n'existe pas actuellement de vaccin contre la fièvre aphteuse induisant la production d'anticorps vaccinaux différentiables des anticorps produits à la suite de l'infection par le virus de la fièvre aphteuse. Les méthodes de dépistage sérologique utilisées actuellement ne permettent donc pas de distinguer un animal vacciné d'un animal infecté. Si des méthodes d'analyse permettant de distinguer les anticorps sauvages (produits à la suite de l'infection par le virus de la fièvre aphteuse) des anticorps vaccinaux (produits à la suite de la vaccination) sont actuellement à l'étude dans certains pays, elles ne sont pas encore reconnues officiellement comme méthodes de référence par la Commission européenne.

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