Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 05/04/2001

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie les conclusions de l'enquête publique publiée par le journal La Croix dans son édition du 29 mars dernier. On y apprend que, selon l'OCDE, la France n'a consacré, en 1999, que 0,39 % de son produit national brut à l'aide aux pays en voie de développement, contre 0,6 % en 1994. Commentant ces chiffres, le ministre délégué a notamment déclaré que leur baisse depuis quelques années est le témoignage du redressement de la situation des finances publiques de bon nombre de pays partenaires. Il lui demande de bien vouloir lui communiquer la liste de ces pays.

- page 1121


Réponse du ministère : Coopération publiée le 19/07/2001

Le recul de l'aide publique au développement de la France enregistré depuis 1994 est largement imputable à une baisse substantielle des concours budgétaires en matière d'ajustement structurel (prêts d'ajustement structurel, subventions d'ajustement structurel). Cette diminution de nos crédits d'ajustement structurel est directement liée à l'amélioration de la situation financière des pays africains de la zone franc qui en demeurent les principaux bénéficiaires. Avec la mise en oeuvre des programmes de lutte contre la pauvreté et les allégements de dette prévus dans le cadre de l'initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), ce type d'intervention est d'ailleurs appelé à devenir exceptionnel dans les deux ou trois ans à venir. Le solde primaire de base (recettes budgétaires hors dons, dépenses hors intérêts et investissements financés sur apports extérieurs) de la zone UEMOA exprimé en pourcentage du PIB, passe ainsi de 0,7 % en 1994 à 17,7 % en 1999, ce qui illustre une augmentation sensible des marges de manoeuvre des Etats de la zone (Bénin, Burkina, Mali, Niger, Sénégal, Togo), à l'exception de la Côte d'Ivoire. Cette progression favorable témoigne de la constance des efforts consentis par ces Etats pour consolider leurs ressources propres et maîtriser leurs dépenses courantes. Cependant, je suis tout à fait conscient que ces résultats restent fragiles, compte tenu des nombreux aléas conjoncturels (chute des cours des matières premières agricoles, hausse du dollar...). On observe en revanche une amélioration nettement plus significative du solde primaire pour tous les pays membres de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Tchad). Passant de 1,6 % en 1994 à 4,5 % en 1999 pour l'ensemble de la zone CEMAC, celui-ci traduit les effets des mesures d'assainissement des comptes publics, ainsi que l'augmentation des recettes pétrolières (voir annexe ci-dessous).Solde primaire de base (1) PIB<!DEBTAB><div align="center"><center><table border="1"><tr><th>ETATS</th><th>1994</th><th>1999</th><th colspan="-2">2000</th></tr><tr><td align="center">Bénin</td><td align="center">1,6 %</td><td align="center">4,1 %</td><td align="center">2,3 %</td></tr><tr><td align="center">Burkina</td><td align="center">- 1,7 %</td><td align="center">1,7 %</td><td align="center">- 0,1 %</td></tr><tr><td align="center">Côte d'Ivoire</td><td align="center">3,2 %</td><td align="center">2,5 %</td><td align="center">4,4 %</td></tr><tr><td align="center">Mali</td><td align="center">- 1,9 %</td><td align="center">0,9 %</td><td align="center">- 0,1 %</td></tr><tr><td align="center">Niger</td><td align="center">- 5,5 %</td><td align="center">- 3,8 %</td><td align="center">- 1,6 %</td></tr><tr><td align="center">Sénégal</td><td align="center">1,9 %</td><td align="center">2,6 %</td><td align="center">1,9 %</td></tr><tr><td align="center">Togo</td><td align="center">- 5,6 %</td><td align="center">- 2,4 %</td><td align="center">- 2,0 %</td></tr><tr><td align="center">UEMOA</td><td align="center">0,7 %</td><td align="center">1,7 %</td><td align="center">2,1 %</td></tr><tr><td align="center">Cameroun</td><td align="center">0,9 %</td><td align="center">3,5 %</td><td align="center">6,3 %</td></tr><tr><td align="center">Congo</td><td align="center">- 1,7 %</td><td align="center">5,4 %</td><td align="center">8,9 %</td></tr><tr><td align="center">Gabon</td><td align="center">6,6 %</td><td align="center">8,6 %</td><td align="center">17,4 %</td></tr><tr><td align="center">Guinée équatoriale</td><td align="center">4,2 %</td><td align="center">6,6 %</td><td align="center">9,4 %</td></tr><tr><td align="center">République centrafricaine</td><td align="center">- 3,4 %</td><td align="center">- 0,3 %</td><td align="center">0,1 %</td></tr><tr><td align="center">Tchad</td><td align="center">- 4,7 %</td><td align="center">- 1,3 %</td><td align="center">- 0,4 %</td></tr><tr><td align="center">CEMAC</td><td align="center">1,6 %</td><td align="center">4,5 %</td><td align="center">8,8 %</td></tr><tr><td align="center">Zone franc CFA</td><td align="center">1,1 %</td><td align="center">2,9 %</td><td align="center">5,3 %

- page 2385

Page mise à jour le