Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 12/04/2001

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation sur la situation des industries charcutières. Force est de constater que le secteur de l'industrie charcutière connaît, depuis plus d'un an, de fortes augmentations des prix de sa matière première essentielle, le porc. En effet, alors que la production porcine européenne a enregistré, l'année dernière, un recul de 2 %, et qu'un transfert important de la consommation bovine vers la consommation porcine s'est opéré, suite à la crise de l'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine), l'apparition de la crise de la fièvre aphteuse au sein d'un certain nombre d'Etats européens a eu pour conséquence directe l'augmentation extrêmement importante des coûts de matière première. Cette dernière fait suite à une augmentation des cours de 51 % pour l'année 2000. Ainsi, l'industrie charcutière se trouve-t-elle face à des difficultés de trésorerie importantes. Au regard de cette situation et des difficultés qu'elle induit, il lui demande quelles mesures pourrait prendre le secrétariat d'Etat afin que ces circonstances exceptionnelles puissent être prises en considération.

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Réponse du ministère : Petites et moyennes entreprises publiée le 23/08/2001

Le marché de la viande de porc connaît un cycle économique caractérisé par une phase ascendante, importante et durable de ses cours (d'une durée de deux à trois ans environ) suivie par une phase de baisse de même ampleur. C'est ainsi que les éleveurs ont dû faire face, en 1998 et en 1999, à une chute des cours mettant en difficulté de très nombreux producteurs. Depuis le début 2000, avec l'approche du creux du cycle de production, le cours du porc s'est progressivement redressé avec pour effet immédiat un renchérissement du prix de la matière première utilisée par les industries charcutières. Les aléas conjoncturels dus à la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et à celle de la fièvre aphteuse avec un transfert de consommation, sans être négligeables, n'ont fait que consolider cette hausse des cours. Une augmentation de la production européenne, notamment en Espagne et au Danemark, devrait cependant intervenir en fin d'année 2001. Aussi, dès lors que la consommation retrouvera un nouvel équilibre, les prix à la production pourraient-ils connaître dans quelques mois une phase de repli. Tout comme les éleveurs, l'industrie charcutière est donc victime à son tour du cycle du porc. Conscient de ce problème, le Gouvernement s'efforce de convaincre la commission et les autres Etats membres de l'Union de la nécessité d'instaurer une maîtrise européenne de la production porcine. Une majorité de nos partenaires européens est cependant, pour le moment, hostile à ce type de mesure. Aussi, convient-il d'inviter les opérateurs situés en amont (producteurs) et en aval (industriels) à créer les conditions d'un dialogue efficace dans le cadre d'une organisation interprofessionnelle qui, aujourd'hui encore, n'existe pas au sein de la filière porcine. Une telle solution, à la mesure des enjeux spécifique du secteur porcin, permettrait de limiter les variations et les effets néfastes du cycle du porc.

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