Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 26/07/2001

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre des affaires étrangères les propos tenus lors du festival d'Avignon par le directeur de l'association française d'action artistique, qui dépend de ses services. Il a dénoncé " l'absence pétrifiante de moyens " pour la culture française à l'étranger qui survient à un moment où nos " créateurs sont au mieux de leur forme et commencent à se faire entendre dans le monde ". Il a relevé la contraction entre " les ambitions affichées et le peu de méthodes ". Il estime que la réponse à cette situation appartient aux pouvoirs publics. Que peut-il lui répondre pour apaiser ses angoisses ? Entend-il faire évoluer la situation dénoncée ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 04/10/2001

Depuis deux ans, le ministère des affaires étrangères est parvenu à enrayer la diminution des crédits qu'il consacre à l'action culturelle extérieure ainsi que l'érosion continue de ses effectifs depuis une dizaine d'années. Cette évolution positive, mais qui demande à être poursuivie, a permis à la direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID) de redresser la situation et d'accroître les moyens du réseau culturel français à l'étranger. Ainsi, pour la première fois depuis des années, cette direction mettra en place en 2002, des crédits nouveaux qui lui permettront d'appuyer, dans l'esprit du rapport présenté au printemps dernier par M. Yves Dauge, député, l'action menée par le réseau des centres et instituts culturels, et en particulier de : redéfinir la carte des implantations ; améliorer le statut et la rémunération des personnels recrutés locaux (5 000 agents sur 5 500, dont 3 000 étrangers) ; renforcer la programmation culturelle dans les villes les plus importantes ; créer un fonds destiné à financer les projets visant à promouvoir la pensée française dans le débat mondial des idées (fonds d'Alembert) ; mettre en place des moyens supplémentaires pour la présentation de la science et de la technologie française ; renforcer les moyens attribués aux médiathèques et centres de ressources. La France dispose à l'étranger du réseau culturel le plus important dans le monde. Ce réseau est composé de 151 centres culturels, 219 alliances françaises et fédérations d'alliances françaises, 270 établissements relevant de l'Agence française pour l'enseignement français à l'étranger, ainsi que 26 instituts de recherche. L'importance de ce réseau et les moyens considérables qui lui sont consacrés (3 milliards de francs, soit 15 % du budget du ministère des affaires étrangères) traduisent l'engagement des pouvoirs publics en faveur de l'action culturelle extérieure. En ce qui concerne l'Association française d'action artistique (AFAA) elle-même, les soutiens qui lui sont apportés par le ministère sont passés de 100,852 MF en 1999 à 107,450 F en 2001, tandis que le ministère de la culture augmentait pour sa part sa subvention de 7,010 MF en 1999 à 10,080 MF en 2001. Au cours des dernières années, le ministère des affaires étrangères s'est attaché à améliorer les outils et les méthodes de la coopération, en concentrant l'aide bilatérale, dans un cadre contractuel, sur les pays de la zone de solidarité prioritaire (ZSP) et en recourant davantage à l'aide multilatérale pour les pays hors de la ZSP. De plus, la coordination interministérielle - notamment avec les ministères de la culture et de l'éducation nationale - et la coopération avec les organismes professionnels concernés (Unifrance, TVF1, Bureau export de la musique française, etc.) ont été renforcées, faisant du ministère des affaires étrangères la véritable " tour de contrôle " de l'action culturelle extérieure de la France. Ces efforts seront poursuivis, de façon à valoriser plus efficacement l'expertise française et à renforcer la capacité des acteurs culturels à répondre aux appels d'offre internationaux.

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