Question de M. PONIATOWSKI Ladislas (Eure - RI) publiée le 01/11/2001

M. Ladislas Poniatowski attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les préoccupations qu'expriment les professionnels de l'Union régionale de la coiffure de Haute-Normandie concernant les problèmes liés à la mise en circulation des euros et notamment à leur coexistence avec les francs pendant la période transitoire du 1er janvier au 17 février 2002. Ces coiffeurs estiment en effet que, sans consultation préalable et sans compensation financière, ils devront assumer la double fonction de former la clientèle aux règles de la conversion et de se comporter comme des " auxiliaires bancaires " en assurant la collecte des francs et l'introduction de l'euro, avec pour conséquences une perte de chiffre d'affaires, une augmentation de la gestion des paiements en euros, une pénurie de monnaie début janvier 2002, et le risque en matière de sécurité en raison du montant élevé des fonds de caisse. C'est pourquoi, confrontés à ces difficultés pratiques, ils revendiquent l'augmentation de la garantie de paiement des chèques à 30 euros, la suppression de la commission des banques pour les paiements par carte bancaire pendant la période de double circulation monétaire et l'instauration d'un crédit d'impôt pour le passage à l'euro. Il lui demande de bien vouloir examiner ces revendications légitimes et de lui préciser quelles suites il entend leur donner.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 31/01/2002

Les artisans et les commerçants de proximité jouent un rôle important lors de l'introduction de l'euro fiduciaire, car ils sont en relation quotidienne avec les consommateurs. C'est pourquoi le Gouvernement s'est montré particulièrement attentif à leur accompagnement. L'article 19 de la loi portant mesures urgentes à caractère économique et financier prévoit, pour les petites et moyennes entreprises, la création d'un amortissement exceptionnel sur douze mois des matériels destinés exclusivement à permettre l'encaissement des espèces et les paiements par chèques et cartes bancaires en euros, ce qui correspond à la principale dépense supportée par les petits commerçants à cette occasion, ainsi que la déduction immédiate des dépenses d'adaptation des immobilisations au passage de l'euro. Ce dispositif d'amortissement exceptionnel permet d'ores et déjà de réduire de façon significative le coût supplémentaire inhérent au changement des équipements. S'agissant des commissions perçues sur les paiements de petit montant pendant la période de double circulation, le Gouvernement a toujours été favorable à une solution négociée entre les organismes bancaires ou postaux et les commerçants. Néanmoins, en l'absence de telles négociations, le Gouvernement a accueilli positivement un dispositif de plafonnement des commissions qui évitera ainsi aux commerçants d'avoir à supporter financièrement une éventuelle augmentation du volume des paiements par carte bancaire. C'est le sens des dispositions qui ont été instaurées par l'article 56 de la loi de finances rectificative pour 2001. En ce qui concerne la garantie de paiements des chèques, il n'est pas envisagé de promouvoir, à l'occasion du passage de l'euro, une réévaluation du seuil de garantie institué par la loi du 3 janvier 1975 qui irait à l'encontre de l'évolution des moyens de paiement en favorisant l'utilisation de chèques de faible montant au détriment d'instruments de paiement mieux adaptés. Par ailleurs, un relèvement du seuil pourrait avoir pour effet de réduire la vigilance des émetteurs de chèques et des commerçants, qui seraient alors moins portés à procéder aux vérifications élémentaires, fragilisant ainsi le dispositif de lutte contre l'utilisation de chèques sans provision ou de chèques volés. La réévaluation du seuil de garantie risquerait alors de se retourner contre les consommateurs et les professionnels.

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