Question de M. BAILLY Gérard (Jura - RPR) publiée le 11/07/2002

M. Gérard Bailly appelle l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur la situation de l'emploi dans le Jura. En effet, force est malheureusement de constater que, depuis quelques mois, le marché du travail ne cesse de s'y dégrader. En un an, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de près de 30 %, passant ainsi de 4 489 en novembre 2000 à 5 937 en novembre 2001. Il s'agit de la deuxième plus forte croissance au niveau national, juste après la Mayenne. Ce phénomène est d'autant plus préoccupant qu'il touche des secteurs industriels aussi divers que la plasturgie, la téléphonie ou encore la lunetterie. Par ailleurs, la direction départementale du travail vient elle-même d'admettre que cette situation risque de s'aggraver dans les prochains mois. Certes, cette mauvaise conjoncture s'explique par un ralentissement général de l'activité économique. Néanmoins, il convient également de souligner que de nombreuses entreprises jurassiennes ont récemment délocalisé une partie de leur production vers des pays où la main-d'oeuvre est particulièrement bon marché. Il est bien évident que ce choix ne peut satisfaire ni les salariés ni les chefs d'entreprise concernés. Pour sa part, il considère que ce phénomène est extrêmement préoccupant et aimerait savoir quelles mesures le Gouvernement envisage de prendre afin de lutter contre les délocalisations, particulièrement dommageables dans des secteurs enclavés.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité publiée le 19/06/2003

L'honorable parlementaire a appelé l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur la situation de l'emploi dans le Jura. Le département du Jura a connu au cours des dernières années une situation de l'emploi plutôt privilégiée comparativement à la moyenne nationale et surtout aux zones les plus frappées par le chômage. Néanmoins, depuis 2001, cet avantage tend à s'effriter. En décembre 2002, le taux de chômage dans le département s'élevait à 7 %. La diversité de l'activité, le tissu de PME-PMI et la situation frontalière du Jura demeurent aujourd'hui des atouts. Toutefois, la forte proportion des activités industrielles de main-d'oeuvre employant de nombreux ouvriers peu qualifiés et confrontées à une concurrence étrangère croissante, susceptible d'accélérer la délocalisation des fonctions de production, constitue un facteur de fragilité. Pour ce qui les concerne, la lunetterie subit une forte concurrence à l'échelle internationale, la plasturgie et le jouet poursuivent leur automatisation, et les entreprises travaillant pour la téléphonie, quoique très modernes, subissent ces derniers mois la crise générale de ce secteur. Pour réussir sa mutation et répondre aux nouveaux enjeux économiques, le territoire doit mettre en oeuvre une politique concertée et organisée visant à améliorer l'environnement des entreprises et ses ressources productives. C'est dans cette optique que, sous l'égide du préfet de région, vient d'être lancé un plan de reconversion économique sur le haut Jura, premier bassin d'emploi de Franche-Comté pour le poids de l'emploi industriel. Cette démarche prospective associe très largement les acteurs locaux. Un travail de diagnostic du tissu économique vient d'être réalisé et des propositions d'action sont en cours de définition. Les services de l'Etat travaillent activement au soutien de l'emploi et développent des politiques visant à renforcer l'employabilité des salariés, à travers par exemple l'intégration d'un volet formation dans le contrat de progrès signé par la lunetterie en 2000 ou l'élaboration d'un projet " Age et travail " dans le cadre du dispositif communautaire EQUAL. Là encore, la mobilisation des divers acteurs est recherchée, notamment celle des partenaires sociaux, amenés à développer des solutions innovantes pour prévenir le chômage des salariés menacés, favoriser leur reclassement et leur reconversion.

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