Question de M. BOULAUD Didier (Nièvre - SOC) publiée le 01/08/2002

M. Didier Boulaud attire l'attention de Mme la ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies sur la menace qui pèse sur le financement du programme spatial Mars Premier, dont l'objectif est le retour sur Terre d'échantillons martiens. Le tir d'un orbiteur en 2007 pour tester un rendez-vous en orbite martienne et déposer des ministations sismiques en constituait la première étape. Or aujourd'hui, les faiblesses budgétaires du Centre national d'études spatiales (CNES) menacent de mort ce programme. Pour pallier ces faiblesses, il serait envisagé de placer ce programme dans le cadre d'un financement européen, AURORA. Or celui-ci est très faiblement doté, 14 millions d'euros, alors qu'il en exigerait au minimum 300 millions. Sous couvert d'européaniser Mars Premier, il s'agit-là d'abandonner indirectement ce programme ou, au mieux, de repousser son exécution au-delà de 2009. Les scientifiques français et européens voient en fait s'évanouir leurs espoirs de participer à l'exploration directe de Mars au profit des équipes américaines de recherche. De très vives réactions d'inquiétudes ont eu lieu dans les laboratoires français. Il lui demande donc quelles décisions elle compte prendre pour garantir l'avenir du programme Mars Premier afin de soutenir et surtout de garantir l'avenir de la recherche spatiale française.

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Réponse du Ministre délégué à la recherche et aux nouvelles technologies publiée le 05/12/2002

Le programme d'exploration de la planète Mars mobilise effectivement une importante communauté scientifique en France depuis près de cinq ans, avec des objectifs scientifiques, technologiques et culturels ayant une dimension géopolitique certaine : développer les premières expériences en réseau sur Mars et participer aux retours d'échantillons. Les étapes principales imaginées initialement pour ce programme ont été les suivantes : tout d'abord le programme Premier/Netlander, avec un lancement prévu initialement en 2005, et qui a fait l'objet d'un appel d'offres international en 1999 pour les charges utiles, avec une participation de divers pays, dont les Etats-Unis ; le retour d'échantillons ensuite, envisagé au départ dès 2005, en collaboration avec la NASA, mais qui s'est heurté aux échecs successifs des projets américains Mars Climate Orbiter et Mars Polar Lander, qui ont conduit la NASA à repousser la mission de retour d'échantillons à la période 2013-2015, et en fait à remettre à plat l'architecture de son programme martien, en incluant notamment des étapes de validation, considérées comme nécessaires avant de procéder au retour d'échantillons martiens. Dans ce contexte mouvant le ministère chargé de la recherche a demandé au CNES de proposer des scénarios afin de pouvoir envisager la poursuite du programme Mars Premier. L'une des options propose un scénario purement CNES avec mission en 2009, une autre option propose de porter une partie du programme Premier sur le plan européen dans le programme d'exploration AURORA. Cette option est actuellement étudiée par l'Agence spatiale européenne (ESA). Si une cohérence scientifique ainsi qu'un planning convenable peuvent être associés à un profil budgétaire et des coûts à achèvement acceptables, ce programme pourrait alors être à l'ordre du jour de la prochaine conférence ministérielle au premier semestre 2003.

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