Question de M. MURAT Bernard (Corrèze - RPR) publiée le 01/08/2002

M. Bernard Murat attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer sur les difficultés de recrutement de personnel dans le domaine du bâtiment. Les besoins de main d'oeuvre restent élevés dans le secteur de la construction et les difficultés de recrutement persistent. En effet, 62 % des entreprises de moins de 10 salariés du bâtiment déclarent éprouver des difficultés. D'ailleurs une récente enquête du CREDOC (Centre de recherche et d'étude pour l'observation des conditions de vie) pour le compte de l'UNEDIC place le secteur de la construction au 4e rang des 23 secteurs de l'économie française en nombre d'individus à recruter. En conséquence, il souhaiterait que lui soit préciser les dispositions qu'il entend mettre en oeuvre pour remédier à cette situation, les entreprises du BTP (Bâtiment et des travaux publics) cherchant à recruter cette année environ 147 000 personnes.

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Réponse du Ministère de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer publiée le 26/09/2002

L'emploi dans la construction a connu, de 1991 à 2000, deux phases majeures : une période de récession (1991/1997), caractérisée par la perte nette de 275 000 emplois, suivie d'une forte reprise (1998/2001) au cours de laquelle l'activité du secteur, dynamisée par la croissance économique et la réduction de la TVA à 5,5 % sur les travaux d'amélioration et d'entretien, a engendré la création de 128 000 emplois salariés (dont 28 000 en 2001). Même si les perspectives d'activité font état d'un ralentissement en 2002, les besoins de recrutement sont estimés en moyenne, par la profession, entre 60 000 et 90 000 personnes qualifiées par an pour le bâtiment et 20 000 pour les travaux publics. Malgré cela, les entreprises restent aujourd'hui confrontées au double phénomène de vieillissement de leurs effectifs et de difficulté à accueillir des jeunes et à les fidéliser, même si la tranche des moins de 25 ans s'est sensiblement renforcée entre 1998 et 2000 (+ 20 %). Cette situation, qui tient, tout à la fois, à l'image du secteur et aux perspectives offertes, en termes de salaires et de carrière, a incité les professionnels à se mobiliser davantage en faveur de l'emploi et de la formation des jeunes, en développant des actions de promotion des métiers de la construction (campagnes " coup de jeune au bâtiment " de la Fédération française du bâtiment, " Les entrepreneurs des travaux publics s'engagent " de la Fédération nationale des travaux publics). L'intérêt du ministère de l'équipement sur ces sujets n'est pas nouveau puisque, depuis 2000, il a décidé d'accompagner les initiatives des partenaires socioprofessionnels de la branche, dans le cadre de deux accords conclus, l'un le 10 mars 2000, en faveur des jeunes, et l'autre le 6 février 2002, en faveur de l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Diverses actions ont d'ores et déjà été engagées (campagne ministérielle d'information sur les métiers du bâtiment et des travaux publics, chantiers ouverts au public, " rencontres découverte des travaux publics ", financement d'un tableau de bord national pour suivre les tendances de l'emploi et de la qualification des jeunes salariés de moins de 26 ans...). Le Gouvernement vient de réaffirmer, au travers de la loi du le 1er août 2002 portant création d'un dispositif de soutien à l'emploi des jeunes en entreprise, sa volonté d'agir en faveur de l'emploi des jeunes âgés de 16 à 22 ans, non ou peu qualifiés, en accordant aux entreprises des allégements de charges sociales sur une période de trois ans. Les nouvelles possibilités, ouvertes à ce titre, de validation des acquis de l'expérience et de formation professionnelle continue, ou en alternance, devraient progressivement améliorer la qualification des salariés et des nouveaux entrants dans la profession et contribuer ainsi à apporter des réponses aux difficultés de recrutement du secteur.

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