Question de M. LISE Claude (Martinique - SOC-A) publiée le 05/09/2002

M. Claude Lise appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur l'expansion rapide et inquiétante de la dengue hémorragique dans la Caraïbe. En effet, depuis quelques années, de nombreux cas de dengue hémorragique sont enregistrés dans la région précitée et tous les spécialistes s'accordent à penser qu'il y aura dans les années à venir des épidémies plus fréquentes et surtout plus sévères. A titre indicatif, la Martinique a connu sa première épidémie de dengue hémorragique en 1997 avec cinquante-deux cas recensés dont neuf décès. La dengue hémorragique est devenue un problème de santé publique, qui doit d'autant plus réclamer une plus grande vigilance qu'il n'existe actuellement aucun médicament spécifique, aucun vaccin. Le seul moyen de minimiser les épidémies est la lutte contre les moustiques vecteurs. Cette lutte préventive implique bien sûr la mobilisation de tous, ce à quoi s'applique le conseil général de la Martinique depuis de nombreuses années déjà grâce à son service de démoustication. Cependant cette lutte doit avant tout reposer sur un système performant de surveillance. Conscient des enjeux, l'Institut de veille sanitaire, après avoir dressé un état des lieux dans les trois départements français d'Amérique, a organisé, en 1998, un séminaire réunissant tous les spécialistes de la question. L'inscription des cas graves de dengue, notamment les cas de dengue hémorragique, sur la liste des maladies à déclaration obligatoire fut l'une des recommandations de ce séminaire. Cette disposition réglementaire fortement souhaitée par les différents intervenants de terrain permettrait de renforcer la surveillance épidémiologique, la prise en charge des patients et l'amélioration des connaissances de cette pathologie dans la région. De plus, cette disposition aurait pour avantage de permettre une meilleure information auprès de la communauté médicale métropolitaine sur cette maladie tropicale qui touche de plus en plus de migrants à l'occasion de déplacements divers. C'est pourquoi il lui demande s'il ne croit pas nécessaire d'envisager l'inscription des formes graves de la dengue sur la liste des maladies à déclaration obligatoire.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 02/01/2003

La déclaration à la DDASS des cas de dengues sévères n'est qu'un des éléments nécessaires à la surveillance des épidémies de dengue, d'autant que ces formes graves n'apparaissent pas forcément de façon précoce lors des épidémies et que le nombre de cas reste proportionnellement faible. C'est pourquoi, en juin 1998, lors du séminaire organisé par le Réseau national de santé publique (actuel InVS) les propositions émises pour une meilleure surveillance comprenaient aussi le signalement à la DDASS des cas suspects de dengue vus en consultation par des médecins sentinelles libéraux et des sérologies positives réalisées dans les laboratoires de biologie médicale. L'épidémie de dengue qui a eu lieu de septembre 2001 à janvier 2002 a permis de tester la performance du système de surveillance mis en place en Martinique. D'autre part, une expertise sur " l'optimisation de la lutte contre la dengue dans les départements français d'Amérique (DFA) " a été menée par l'Institut de recherche pour le développement en 2001 et en 2002. Elle porte notamment sur la surveillance épidémiologique de la dengue. Ses conclusions sont attendues très prochainement. L'opportunité d'inscrire la dengue sévère dans la liste des maladies à signalement et/ou notification obligatoire dans les DFA et les modalités selon lesquelles les dengues sévères devront être notifiées (notamment le contenu de la notification) seront déterminées au vu de ces différents travaux après avis du conseil supérieur d'hygiène publique de France.

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