Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - UMP) publiée le 13/02/2003

M. Michel Doublet demande à M. le ministre délégué à l'enseignement scolaire quelles mesures il compte mettre en oeuvre pour que l'efficacité des dispositifs d'information et d'orientation des jeunes soit renforcée, notamment dans le cadre d'un véritable rapprochement entre l'école et l'entreprise. Il est également indispensable d'offrir aux entreprises artisanales un dispositif d'accompagnement leur permettant d'évaluer de manière prévisionnelle, à partir de l'analyse de leur activité, leurs besoins en compétences et en formation et de les accompagner dans la gestion de leurs ressources humaines.

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Réponse du Ministère délégué à l'enseignement scolaire publiée le 24/07/2003

Le rapprochement entre l'école et l'entreprise a commencé dès les années 80 avec les jumelages école entreprise, les séquences en entreprise, le plan informatique pour tous. Depuis, parallèlement à l'introduction progressive des stages ou des périodes de formation en entreprise dans les cursus de formation, les relations entre l'école et l'entreprise se sont beaucoup développées et les opérations d'information destinées à faire connaître aux élèves la réalité des métiers se sont multipliées. A cette fin, des visites en entreprise ou en établissement relevant de différents secteurs d'activités peuvent être organisées pour les élèves, dès l'école primaire, et des périodes de stages en entreprise sont prévues dans le cadre de la scolarité en collège. La diversité des parcours y sera désormais amplifiée par la mise en place de dispositifs en alternance à partir de la 4e pour les élèves volontaires âgés d'au moins quatorze ans qui pourront bénéficier d'enseignements au collège et de la découverte des métiers (en atelier, en lycée professionnel ou en entreprise)... Ces dispositions complètent les séquences d'observation en entreprise, les stages d'initiation, d'application ou des périodes de formation en milieu professionnel que les élèves peuvent effectuer durant les deux dernières années de leur scolarité obligatoire. En outre, dans le souci de mieux prendre en compte la réalité de l'entreprise et les évolutions technologiques, la refonte des programmes de technologie du collège et celle des enseignements généraux des lycées professionnels sont engagées afin de les rendre plus concrets, plus axés sur les métiers. En matière d'orientation et de sensibilisation au choix d'un futur métier, l'éducation nationale, les entreprises, les professions et les groupements professionnels coopèrent tant à l'échelon national, interministériel et interprofessionnel, qu'à l'échelon régional, départemental et local afin d'assurer l'information des jeunes sur les différentes voies d'accès à la qualification dans différents métiers et professions. Ainsi, les documents établis par l'office national d'information sur les enseignements et les professions ou élaborés par ses antennes régionales résultent de ces coopérations. Toutes les voies de formation et d'accès aux différents métiers, sans aucune exclusive y sont présentées. De plus, les conseillers d'orientation psychologues sont en mesure d'informer les jeunes sur les métiers dans les établissements d'enseignement où ils assurent des permanences ainsi que dans les centres d'information et d'orientation. Cette information est également diffusée dans les missions locales, les permanences d'accueil, d'orientation et d'information des municipalités, les points d'information jeunes, etc. Par ailleurs la semaine école-entreprise est née du constat que, malgré la multitude des initiatives existantes pour faire connaître l'entreprise aux jeunes et plus largement au système éducatif, l'entreprise demeure encore mal connue des élèves et de leurs professeurs. Les différents ministres de l'éducation nationale ont apporté leur soutien à ce projet conjoint de l'éducation nationale et du MEDEF (Mouvement des entreprises de France), auquel s'associent différents partenaires, notamment les fédérations professionnelles, l'Association Jeunesse et Entreprises et le CJD (centres des jeunes dirigeants). Depuis 2000, la semaine école-entreprise se déroule avec succès au mois d'octobre, sur l'ensemble du territoire. S'agissant d'une action de grande ampleur, menée dans le long terme, elle a vocation à être renouvelée d'année en année pour toucher progressivement le plus grand nombre possible d'entreprises et d'établissements scolaires. C'est une opération nationale dans sa conception et sa coordination, mais dont la mise en oeuvre est assurée au niveau local, départemental et régional, ou académique. Ses objectifs sont : améliorer la connaissance réciproque entre les mondes de l'éducation et de l'entreprise ; renforcer les échanges et les liens de partenariat existant déjà en région et dans les académies et susciter de nouvelles initiatives ; instaurer un dialogue en profondeur entre les enseignants et les responsables d'entreprises sur le long terme, dans un esprit d'ouverture et de réciprocité. Ainsi et d'une manière générale, l'organisation du rapprochement entre l'école et l'entreprise se fait à différents niveaux d'intervention. Au niveau national, plusieurs actions sont conduites. Il s'agit d'abord des conventions de partenariat conclues entre le ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche avec une ou plusieurs organisations couvrant une branche ou un secteur d'activités, qui fournissent un cadre juridique à une grande diversité d'actions de coopération, notamment dans le domaine de l'information des élèves, de leur accueil et de leur formation en établissement d'enseignement et en entreprise. Plus de quarante-deux conventions de coopération ont été signées, à ce jour, avec des organisations professionnelles ou des entreprises de dimension nationale. De plus, un protocole d'accord, intitulé " une ambition partagée : développer l'esprit d'entreprendre ", a été signé le 6 mars 2003 entre le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche, le ministre délégué à l'enseignement scolaire et le secrétaire d'état aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation. Son objectif est de faire participer l'ensemble des acteurs du développement économique, au rang desquels se trouvent les acteurs éducatifs, au développement de l'esprit d'entreprendre dans notre pays ainsi que de développer la créativité et de nouvelles attitudes des jeunes face au risque et au changement, afin de les rendre entreprenants dans leurs projets professionnels. Favoriser la connaissance de l'entreprise, valoriser l'image des métiers et des filières professionnelles, encourager la volonté qu'ont les jeunes de prendre en main leur destin par l'initiative économique, telle est l'ambition partagée par les signataires de ce protocole. Par ailleurs, une convention cadre conclue entre mon département ministériel et l'association " Ingénieurs pour l'école ", vient d'être renouvelée. Son objectif est de favoriser le développement du partenariat entre l'école et l'entreprise. Le dispositif " ingénieur pour l'école ", a été mis en place, à l'origine, à la rentrée scolaire 1994-1995, dans trois académies, à l'initiative conjointe du ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche et de plusieurs présidents de grandes entreprises. Désormais, il concerne une vingtaine d'académies, une quinzaine de grandes entreprises, une soixantaine d'ingénieurs pour l'école. Ces derniers, dont la mission essentielle réside dans le rapprochement école entreprise, contribuent aux actions engagées par les rectorats visant à valoriser les enseignements professionnels et technologiques auprès des jeunes et de leurs familles. Ils mettent en place des actions de découverte active des métiers. Ils contribuent à la constitution de réseaux d'entreprises pouvant accueillir des jeunes et participent à des actions de suivi et d'accompagnement. Ils informent les entreprises sur l'ensemble de l'offre de formation et les autorités académiques sur les besoins en personnel qualifié des entreprises. Ils apportent leur concours aux actions de formation dans le domaine des technologies de l'information et de la communication et participent au développement des transferts de technologie. Au niveau du territoire régional, l'organisation des relations écoles/entreprises prend des formes diverses d'une académie à l'autre. Elle résulte de la coopération des services du recteur, des collectivités territoriales, des organisations professionnelles, des associations, des entreprises locales, des établissements de formation, de tous les acteurs de terrain tant au niveau régional, académique, départemental, que local. A titre d'exemple, peuvent être évoqués les comités de pilotage par branche professionnelle mis en place sur l'ensemble des secteurs (imprimerie, travaux publics, bâtiment, etc.) dans l'académie de Limoges. Ces comités ont permis la création de centres de ressources, et la concrétisation, dans le cadre régional, des objectifs définis dans les conventions de coopération conclues au niveau national. Dans le cadre du département, et sous l'impulsion de l'inspection académique, des opérations, visant au rapprochement de l'école et de l'entreprise, sont également organisées. A titre indicatif, en prenant parmi d'autres le cas du département de la Mayenne, tout au long de l'année, ont lieu des actions spécifiques en direction des collégiens, des lycéens, et des prestataires de conseil en orientation, et notamment des conseillers d'orientation psychologues. Au niveau local, les établissements d'enseignement professionnel et les centres de formation d'apprentis organisent avec leurs enseignants, leurs élèves et les professionnels, des journées portes ouvertes, participent à des expositions, à des salons, à des forums, avec des professionnels, pour donner une image positive des métiers auxquels ils préparent. Enfin, la mise en oeuvre d'un dispositif permettant aux entreprises artisanales d'évaluer, de manière prévisionnelle, à partir de l'analyse de leur activité, leurs besoins en compétences et en formation et de les conseiller dans la gestion de leurs ressources humaines relève de la compétence plus spécifique du secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et aux professions libérales auprès du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

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