Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 17/04/2003

Des analyses ont été effectuées dans le Nord sur des excréments de renards. Ces analyses auraient révélé que sur 86 prélèvements 13 étaient à coups sûr porteurs de l'échinococcose alvéolaire et 11 autres douteux. Or l'échinococcose alvéolaire peut entraîner le développement d'une maladie grave chez l'homme. Depuis une vingtaine d'années, en France, 260 personnes auraient développé cette maladie. M. Jacques Legendre demande en conséquence à M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour enrayer le développement de cette maladie d'autant plus redoutable que se développe le nombre des renards jusqu'en milieu urbain. Il lui demande en particulier s'il envisage de prescrire l'autopsie systématique des renards afin d'avoir une connaissance plus complète de l'atteinte de l'échinococcose alvéolaire dans cette population animale.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 24/07/2003

L'échinococcose alvéolaire est une maladie parasitaire qui a été classée en 2001 parmi les zoonoses prioritaires à surveiller et dont le cycle évolutif passe principalement par le renard. L'homme n'est qu'un hôte accidentel qui peut être contaminé par l'ingestion des oeufs du parasite disséminés à partir des déjections des carnivores porteurs. Le registre des cas français et européens (EchinoReg) créé en 1997 permet de suivre l'impact de la maladie chez l'homme (entre 10 et 15 cas par an) et précise les zones d'endémie. Beaucoup d'inconnues demeurent sur les risques de transmission de l'échinococcose alvéolaire à l'homme, sur la vulnérabilité de celui-ci à la maladie et sur la place que tiennent les populations d'hôtes intermédiaires dans l'incidence de la maladie chez l'homme. La prévalence du portage, par le renard, d'oeufs d'Ecchinococcus multilocularis est actuellement en cours d'évaluation dans 36 départements français, grâce à la collaboration de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, l'université de Franche-Comté et l'Entente interdépartementale de lutte contre la rage et les zoonoses. Ces deux dernières structures mènent parallèlement une étude sur le taux d'infestation des renards urbains en France. Une autre étude a été lancée par l'Agence de sécurité sanitaire des aliments (laboratoire de Nancy), en collaboration avec l'université de Franche-Comté, pour évaluer le taux d'infestation des chiens et chats dans un canton endémique du Doubs. Les résultats sont attendus cet été. Parallèlement, l'Office national de la chasse et le réseau national de surveillance de l'état sanitaire de la faune sauvage (Sagir) aident au recueil d'informations sur les populations de renards. Ces études permettront une meilleure appréciation du risque dans notre pays. Une brochure d'information pour le grand public, actuellement en cours d'élaboration à la direction générale de la santé, sera diffusée prochainement. Les règles d'hygiène et précautions alimentaires spécifiques à cette maladie, seules mesures de prévention efficaces à l'heure actuelle, y sont détaillées. Ces informations sont également disponibles dans les dossiers figurant sur le site Internet du ministère, à la rubrique zoonoses.

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