Question de M. MURAT Bernard (Corrèze - UMP) publiée le 10/07/2003

M. Bernard Murat attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la promotion des fruits et légumes, l'un des neuf objectifs nutritionnels prioritaires dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS). Si les Français disposent à l'heure actuelle d'une alimentation variée et sécurisée, cette abondance a créée de nouvelles habitudes alimentaires : grignotages, surconsommation de viandes, de graisses et de sucres qui favorisent certaines pathologies. La prévention passe par un nouvel équilibre nutritionnel et la consommation d'au moins cinq fruits et légumes par jour, comme le recommande le PNNS. Or, une enquête baromètre réalisée en février 2002 montre qu'il existe un écart important entre les habitudes alimentaires des Français, hommes et femmes confondus, leurs motivations et les recommandations nutritionnelles du PNNS. Notamment, seul 2,8 % des douze - quatorze ans consommeraient au moins cinq fois par jour des fruits et légumes, contre 21 % pour les soixante-cinq - soixante-quinze ans. C'est pourquoi il lui demande quelles sont les mesures envisagées par le Gouvernement afin de poursuivre l'information du public et de sensibiliser plus particulièrement les jeunes et leur famille à de bonnes habitudes alimentaires dans divers champs d'intervention (milieu scolaire, restauration collective...).

- page 2207


Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 28/08/2003

Réduire de 25 % la proportion de petits consommateurs de fruits et légumes est l'un des objectifs prioritaires du programme national nutrition santé (PNNS) lancé en 2001. Diverses stratégies ont été mises en oeuvre pour permettre l'atteinte de cet objectif. Dès novembre 2001, une campagne médiatique par voie d'affichage et de presse a été mise en oeuvre. Elle fixait tant le repère de consommation à " au moins cinq par jour " que les types de produits concernés : " frais en conserve ou surgelés ". Elle était complétée par la très large diffusion d'affichettes, notamment auprès de la grande distribution. En 2002, cette campagne était poursuivie par des interventions à la radio, dont un partenariat avec une grande radio privée nationale. En 2003, la campagne d'affichage et radiophonique a été relancée au mois de juin, en coordination avec la présentation des résultats de la grande enquête épidémiologique SUVIMAX qui prouvait pour la première fois la relation causale entre un apport en vitamines et minéraux correspondant à la consommation d'au moins cinq fruits et légumes par jour et la diminution de l'incidence de divers cancers. En complément, le document " La santé vient en mangeant " : le guide alimentaire pour tous reprend ce repère de consommation. Il a été déjà diffusé à plus de 1,5 million d'exemplaires. La sensibilisation des professionnels de santé est effectuée au travers de la version de ce guide destinée aux professionnels de santé et diffusée à ce jour à quelque 200 000 exemplaires. Le guide du PNNS en préparation, destiné aux enfants et adolescents chez qui la proportion de faibles consommateurs est plus élevée qu'au sein de groupes plus âgés, est en cours de rédaction et de validation. Il reprendra le repère de consommation. Au sein de la restauration scolaire, la circulaire du ministère de l'éducation nationale du 21 juin 2001 relative à la qualité des aliments fournis en restauration scolaire insiste sur cet aspect. Une évaluation de sa mise en oeuvre est prévue en 2004. Un dialogue permanent est maintenu avec la filière économique des fruits et légumes afin de parvenir à une harmonisation des messages transmis vers la population. Divers projets sont soutenus par la direction générale de la santé dans le but de tester des stratégies visant l'accroissement de la consommation de fruits et légumes. L'évaluation des résultats de ce type d'intervention sera prise en compte pour la détermination de mesures ultérieures. On peut notamment citer la mise en place de distributeurs de fruits dans des lycées, la distribution gratuite de fruits dans des écoles maternelles et des collèges de quartiers défavorisés avec mesure de l'impact sur la consommation en restauration scolaire et à domicile, les diverses actions locales d'éducation nutritionnelle menées tant en milieu scolaire qu'au sein du milieu de vie des familles ou dans le milieu de travail.

- page 2706

Page mise à jour le