Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 21/08/2003

Un article paru le 11 août dans la presse parisienne donne une description alarmante de la situation du lycée franco-afghan Isteqlal de Kaboul. M. Jacques Legendre demande à M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche à combien se montent les crédits consacrés jusqu'ici par la France à la rénovation de cet établissement, combien de professeurs français et afghans payés sur crédits français y sont affectés, combien d'élèves afghans y sont recrutés et sur quels critères, quels sont les résultats obtenus à l'issue de la première année scolaire, combien de livres français se trouvent dans la bibliothèque de l'établissement, quelles sont les missions dont est chargé pour l'avenir un établissement dont la réouverture avait provoqué en France un véritable élan de solidarité.

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Transmise au Ministère des affaires étrangères


Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 27/11/2003

Le Centre pour l'enseignement français en Afghanistan (CEFA) a été créé au mois de janvier 2002 afin d'intervenir dans deux lycées de Kaboul, Esteqlal (lycée de garçons) et Malalaï (lycée de filles). Directement géré par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), le CEFA a pour objectif de faire de ces deux établissements des pôles d'excellence (en termes de relais de la francophonie, de formation des enseignants afghans et de réflexion sur les programmes et l'enseignement des matières scientifiques et des langues). Dans cette perspective, le CEFA a reçu pour mission d'appuyer le fonctionnement administratif et pédagogique des établissements en y réintroduisant et en y développant l'enseignement de la langue française, en y encadrant les enseignants des disciplines majeures (langues, mathématiques et sciences), et en y assistant les équipes de direction. Il doit par ailleurs créer une filière francophone à dimension internationale à compter de la rentrée 2006. Cette filière regroupera des élèves issus du primaire des deux établissements, et qui auront intégré les classes à horaire renforcé en français dès la classe de 3e (équivalente à la classe de CE 2). Deux langues d'enseignement y seront utilisées, le français pour les mathématiques, la physique et la chimie, le dari pour les autres matières. A côté de ces deux langues d'enseignement deux langues seront enseignées, le pachtou et l'anglais. En ce qui concerne les crédits, la France a débloqué en 2002 la somme de 2 millions d'euros sur trois ans. Ces crédits, provenant de la réserve du Premier ministre, sont délégués au ministère des affaires étrangères qui, dans le cadre d'une convention, les reverse à l'agence. Sur le strict plan de la rénovation des locaux, le lycée Esteqlal a ainsi bénéficié d'environ 150 000 euros (50 000 euros en 2002 pour la rénovation de la toiture et 100 000 euros en 2003 pour la réfection des laboratoires, bâtiments et matériels). Pour ce qui touche aux effectifs, à la rentrée de mars 2003, les deux établissements totalisaient 7 595 élèves (4 606 au lycée Esteqlal et 2 989 au lycée Malalaï). Il n'y a pas de critères de sélection et l'enseignement y est dispensé gratuitement. Pour encadrer ces élèves, la France rémunère cinq professeurs (trois dans le primaire et deux dans le secondaire) qui travaillent alternativement dans les deux établissements. A cette équipe viennent s'ajouter une documentaliste, un gestionnaire comptable et deux personnels de direction. Ces derniers conseillent l'équipe administrative afghane de chacun des deux lycées. On compte par ailleurs trois personnes ressources afghanes également payées par la France. Les enseignants français sont rémunérés par le ministère de l'éducation nationale pour la partie de leur traitement correspondant à leur salaire de base, l'AEFE prenant en charge les indemnités de résidence et les éventuelles majorations familiales. Outre son action en termes de personnels enseignants et d'encadrement, le CEFA a remis en état les deux bibliothèques-médiathèques à Esteqlal et Malalaï. Un personnel spécialisé, formé par la documentaliste du CEFA, a été recruté. Dans chacun des deux établissements les centres de documentation et d'information proposent aux élèves, à côté d'un millier de livres en langues locales, 600 ouvrages en langue française, adaptés aux compétences de ces lecteurs en cours d'apprentissage de notre langue. Par ailleurs, 3 000 ouvrages sont toujours bloqués à la frontière par les douanes pakistanaises. La reconstitution des fonds de bibliothèques se heurte aux aléas de l'acheminement vers Kaboul, via le Pakistan. Aujourd'hui, l'enseignement de la langue française a été réintroduit à tous les niveaux du cursus scolaire dans les deux établissements.

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