Question de M. VALLET André (Bouches-du-Rhône - RDSE) publiée le 22/04/2004

M. André Vallet attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur le projet dit " Occitan langue olympique " développé à l'occasion des jeux Olympiques de Turin de 2006, avec le soutien du consul général de France à Turin et de la délégation générale à la langue française et aux pays de France. Il lui indique que ce projet relève de la volonté d'établir comme occitan de référence une forme centrale de languedocien et d'en faire la langue unique des provinces du midi de la France, alors qu'il n'existe pas de langue occitane commune, parlée ou écrite, qui soit effectivement comprise par l'ensemble des locuteurs des langues d'oc. Dès lors, il souligne le caractère profondément artificiel d'un " occitan olympique " dont la création est d'ailleurs confiée à une commission ad hoc désignée sans aucune référence aux locuteurs des langues d'oc, ni aux associations culturelles qui représentent les variétés de ces langues. Il lui indique également que les efforts et les crédits publics employés pour cette opération " Occitan langue olympique " n'améliorerait en rien la pratique des langues d'oc et qu'ils seraient sans doute mieux employés à l'aide directe à la promotion locale de chacune des langues d'oc réellement parlées. Dès lors, il lui demande quelle est la position du Gouvernement quant à ce projet, et quel est le sens du soutien apporté par le consul général de France à Turin et de la délégation générale à la langue française et aux langues de France.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 17/06/2004

L'Etat reconnaît le patrimoine linguistique national dans son ensemble, préalablement à toute question de dénomination. Pour ce qui concerne en particulier le domaine d'oc, les services des ministères de la culture et de l'éducation nationale utilisent l'appellation d'occitan-langue d'oc, prennent acte des deux grands systèmes graphiques en usage, classique et mistralien, et appuient leur action sur le principe d'égalité entre variétés dialectales : chacune est l'expression pleine et entière de la langue, aucune ne se voit reconnaître le statut de " forme de référence ". Cette option permet à l'heure actuelle aux pouvoirs publics de mener une action efficace d'enseignement et de valorisation. D'autres options sont cependant envisageables, qui, en tout état de cause, relèvent du débat public et démocratique. La terminologie en usage dans les services de l'Etat doit en effet s'appuyer sur des pratiques largement acceptées. En Italie, l'appellation " occitan " a un caractère officiel, inscrit dans la loi. L'opération " occitan, langue olympique ", dans laquelle le consulat général de France à Turin n'intervient nullement, a reçu le soutien de la délégation générale à la langue française et aux langues de France, pour la publication d'un lexique des sports d'hiver. Il s'agit d'encourager l'activité lexicographique et la modernisation de la langue dans son espace transfrontalier. Par ailleurs, le ministère de la culture et de la communication contribue activement avec les ministères des sports et des affaires étrangères à assurer la présence de la langue française, langue officielle du comité international olympique avec l'anglais, lors des manifestations olympiques. Pour les prochains jeux d'hiver à Turin, le Gouvernement français et le comité d'organisation conduiront de nombreuses actions en ce sens. D'ores et déjà, le ministère de la culture et de la communication et le consulat général de France à Turin prennent une part active au développement en français du site Internet des Jeux.

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