Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 11/11/2004

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les paradoxes en matière d'enseignement professionnel. S'il semble aller de soi que les lycées professionnels et l'apprentissage doivent adapter les jeunes à l'emploi et à son marché, ils doivent aussi contribuer à offrir une formation généraliste nécessaire à tout citoyen. On peut regretter que la formation professionnelle des jeunes soit considérée avant tout comme moyen d'insertion, obérant ainsi le sens de ces diplômes. Les taux d'insertion de telle ou telle formation, apparaissant comme le sésame du devenir des jeunes et des politiques publiques de formation, celle-ci primant sur l'éducation professionnelle, notamment en matière de sécurité et de santé. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures que le Gouvernement entend prendre pour redonner toutes ses lettres de noblesse à l'enseignement professionnel.

- page 2576


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 26/05/2005

S'il a bien pour vocation première l'insertion professionnelle, l'enseignement professionnel n'est pas conçu pour répondre uniquement à cet objectif. Toutes les formations professionnelles comprennent un enseignement général (notamment en langue vivante et en éducation civique, juridique et sociale) qui ouvre aux élèves les possibilités d'accéder à des études supérieures par des voies adaptées, et qui leur donne les bases nécessaires à leur vie de citoyen. Cet enseignement général, hors période de formation en entreprise, représente de 45 à 50 % du temps de formation en lycée professionnel. Les disciplines enseignées sont variées : français-histoire-géographie, langue vivante (avec une deuxième langue facultative dans certaines spécialités), mathématiques-sciences, éducation esthétique-arts appliqués, éducation physique et sportive, éducation civique, juridique et sociale (ECJS). L'ECJS est mise en oeuvre dans le cadre de regroupements d'heures correspondant à des disciplines d'enseignement général et professionnel, organisés en séquences mensuelles de deux heures sous forme de débat argumenté. Elle prolonge l'enseignement prévu dans les programmes de certaines disciplines et vise à promouvoir chez les élèves des comportements citoyens. Les formations en matière de sécurité et de santé sont présentes dans toutes les formations professionnelles. On peut citer : les savoirs et compétences liés à la santé et à la sécurité au travail, définis dans tous les référentiels des CAP, BEP et baccalauréats professionnels des secteurs de la production ; le référentiel de formation à la prévention des risques électriques des élèves préparant les diplômes de l'éducation nationale touchant à l'électricité ; l'enseignement facultatif d'hygiène, de prévention et de secourisme en baccalauréat professionnel ; l'enseignement de vie sociale et professionnelle obligatoire dans tous les CAP et BEP, qui vise à favoriser l'insertion sociale et professionnelle des élèves et à les amener à mieux gérer leur santé, leur environnement, leur consommation, au travers de contenus portant sur les quatre heures de la consommation, l'entreprise, la santé, l'environnement. D'une manière générale, cette éducation à la santé et à la sécurité est modulée en fonction du secteur professionnel, du diplôme préparé et de l'organisation des périodes de formation en entreprise. Les mesures que le Gouvernement entend prendre pour valoriser l'enseignement professionnel visent : à mieux informer les jeunes sur les métiers et les filières de formation qui y conduisent quelle qu'en soit la forme ; à clarifier la carte des diplômes professionnels en regroupant les BEP connexes et en les positionnant comme diplômes préparatoires aux baccalauréats professionnels ; à permettre l'accès aux diplômes de l'enseignement supérieur (BTS notamment) aux bacheliers professionnels.

- page 1496

Page mise à jour le