Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 10/02/2005

Mme Patricia Schillinger attire l'attention de M. le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale concernant les difficultés des entreprises à recruter du personnel, alors que dans la réalité le nombre de demandeurs d'emploi ne cesse d'augmenter, notamment dans la région Alsace. Le travail manuel a été longtemps dévalorisé car réservé aux jeunes en difficulté dans le système scolaire, mais grâce au développement des filières de l'apprentissage, surtout dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, ces métiers, où les pénuries de main-d'oeuvre étaient les plus criantes, ont pu employer ces jeunes apprentis. Néanmoins, l'apprentissage souffre encore d'un manque d'adaptation des filières aux besoins réels des entreprises artisanales. Elle lui demande, par conséquent, s'il envisage - avec l'appui des organisations artisanales - de faire coïncider les formations des apprentis en fonction des besoins des entreprises locales et également de l'évolution du marché de l'emploi dans le département concerné.

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Transmise au Secrétariat d'Etat à l'insertion professionnelle des jeunes


Réponse du Secrétariat d'Etat à l'insertion professionnelle des jeunes publiée le 07/04/2005

L'attention du Gouvernement est appelée sur les difficultés des entreprises à recruter du personnel alors que le nombre de demandeurs d'emploi augmente et sur les mesures qu'il envisage de prendre afin d'adapter les filières de l'apprentissage aux besoins des entreprises locales. La situation de l'emploi, notamment de l'emploi des jeunes, dont le taux d'activité des moins de vingt-six ans n'est que de 26 % contre 55 % en moyenne dans le reste de l'Union européenne, demeure préoccupante. Depuis vingt ans, le taux de chômage des jeunes est le double de celui des autres actifs. Face à cette situation persistante et structurelle du chômage des jeunes, qui touche principalement les jeunes non qualifiés et non diplômés, le plan de cohésion sociale, mis en oeuvre, notamment, par la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005, entend accompagner en cinq ans vers l'emploi durable 800 000 jeunes, de niveau VI et V bis connaissant des difficultés d'insertion, en les orientant prioritairement vers les métiers qui recrutent et en développant les formations par l'alternance. Afin d'améliorer l'orientation des demandeurs d'emploi vers les secteurs économiques qui recrutent, les jeunes les plus fragiles bénéficieront d'un suivi renforcé et personnalisé, assuré par un référent. Les missions locales et les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO) seront les acteurs majeurs de cette réforme en liaison avec les maisons de l'emploi. Tout jeune sans emploi ni qualification aura un référent qui définira avec lui son projet professionnel et le conduira jusqu'à un emploi durable. Cet accompagnement sera formalisé dans le cadre du contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) qui relèvera désormais de la compétence de l'Etat. Les jeunes seront orientés vers les métiers du plein emploi grâce aux plates-formes de vocation, au sein desquelles ils passeront des tests par simulation ou analogie, mis au point par l'ANPE et favorisant la lutte contre les discriminations à l'embauche. Ces plates-formes doivent permettre d'évaluer leurs aptitudes à occuper les métiers qui recrutent, lesquels seront recensés dans un baromètre des métiers. Enfin, dans le cadre du développement de l'apprentissage prévu par la loi de programmation pour la cohésion sociale, des contrats d'objectifs et de moyens, financés par le fonds national de développement et de modernisation de l'apprentissage (FNDMA) et conclus entre l'Etat, la région, les chambres consulaires et les branches professionnelles, détermineront les objectifs à atteindre et les actions à mener au niveau régional en faveur de l'apprentissage. Associant ainsi tous les acteurs de l'apprentissage, en particulier ceux relevant du champ de l'artisanat, les contrats auront prioritairement pour objet de mieux faire coïncider l'offre de formation avec les besoins des entreprises. Les réformes mises ainsi en place dès le début de l'année 2005 permettront d'agir en profondeur sur les problématiques liées à l'insertion professionnelle des jeunes, et contribueront à une meilleure adéquation entre les formations et le marché de l'emploi.

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