Question de M. BRET Robert (Bouches-du-Rhône - CRC) publiée le 16/06/2005

M. Robert Bret attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie et du développement durable sur l'annonce de la vente de 3 des 4 bâtiments de la « station marine d'Endoume » (SME) à Marseille faute de moyens pour les rénover. Il l'informe que ce laboratoire marseillais, appartenant au CNRS, bénéficie d'une remarquable position géographique, entre le delta du Rhône et la célèbre côte rocheuse calcaire des « Calanques » et permet l'accès à beaucoup d'espaces méditerranéens emblématiques, certains d'entre eux ayant été choisis comme sites de référence européens. Il l'informe, également, que la recherche à la SME est concentrée sur des thématiques identifiées comme prioritaires par les organismes de recherche et de financement français, européens et internationaux. Les axes de recherche sont la biodiversité marine et l'écologie fonctionnelle, et plus particulièrement les impacts de perturbations telles que les apports terrigènes du Rhône, les invasions biologiques et les changements climatiques, principalement sur les milieux côtiers. Et précise que l'approche scientifique mise en oeuvre utilise de façon équilibrée observations directes et à long terme, taxonomie, suivis de populations, expérimentations in situ et ex situ et outils moléculaires. A fortiori, une station marine est le seul endroit où ces différents aspects peuvent être étudiés ensemble, grâce à la disponibilité de l'eau de mer naturelle courante et l'accès direct aux écosystèmes étudiés, en plus des installations classiques de laboratoire. Or l'alternative suggérée pour la SME serait un hypothétique nouveau laboratoire situé à l'intérieur des terres. Ce projet maintiendrait certes 1 des 4 bâtiments de l'actuelle SME où seraient installés aquariums et moyens expérimentaux mais sous la surveillance de quelques techniciens sans possibilité de contrôle direct et continu par les chercheurs. Si cette annonce devait se confirmer, la situation qui en résulterait serait totalement insatisfaisante car vecteur d'un démantèlement assuré. En effet, elle ne permettrait pas de maintenir la fonction d'observatoire biologique et environnemental effectuée par les chercheurs de la SME depuis plus d'un siècle. De même, cet éloignement finirait par retentir de manière négative sur le rôle de la SME dans l'enseignement de la biodiversité. Dans un contexte de pressions toujours croissantes sur la zone côtière et de pertes de la biodiversité, la densité et l'importance du réseau des stations marines européennes sont un soutien essentiel de la gestion de l'environnement côtier. Par conséquent, quand bien même le projet est de longue haleine puisque aucune décision ne devrait être prise avant cinq à huit ans, eu égard l'importance de la problématique, il lui demande de bien vouloir l'informer des intentions du Gouvernement quant à l'avenir de la station marine d'Endoume et de lui apporter des informations complémentaires sur cette éventuelle cession.

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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 01/09/2005

La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à la vente de trois des quatre bâtiments de la station marine d'Endoum, e à Marseille. Elle a immédiatement adressé une lettre au directeur général du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), dans laquelle elle indique son attachement à la recherche sur la biodiversité marine et à la préservation des espaces littoraux remarquables comme celui des calanques. Il appartiendra effectivement à cet organisme de définir, avec sa tutelle, quelles sont ses priorités en matière de recherche sur les écosystèmes littoraux et de considérer avec un esprit de responsabilité l'importance de maintenir un nombre minimum d'observatoires et de structures de recherche de terrain capables de traiter ces problèmes scientifiques complexes dans toutes leurs dimensions. Plus généralement, la ministre de l'écologie et du développement durable souhaite saisir cette occasion pour réaffirmer son attachement à la stratégie nationale de la biodiversité que le Gouvernement a voulu avec force et qui se traduira par une série de plans d'action. A cet égard, un plan d'action recherche est en préparation. Il est souhaitable que les travaux de la station marine d'Endoume contribuent à cet ensemble de recherches et d'observations au niveau national. Les collectivités locales se sont mobilisées pour défendre cette station, le CNRS a été alerté. La ministre de l'écologie et du développement durable souhaite que chacun prenne ses responsabilitésafin qu'une solution satisfaisante et durable soit trouvée dans l'intérêt de la recherche en écologie du littoral en général et de la Méditerranée en particulier.

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