Question de M. GOURNAC Alain (Yvelines - UMP) publiée le 30/06/2005

M. Alain Gournac attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'émotion légitime suscitée par deux sujets proposés aux candidats du baccalauréat 2005, le premier concernant l'IVG, le second, le racisme. S'il est évident qu'il est toujours possible, même à partir d'une question mal rédigée, de composer un devoir de qualité nourri de solides connaissances et proposant une réflexion intelligemment argumentée, on est en droit de s'interroger sur la formulation des deux sujets aujourd'hui au centre de la polémique. Compte tenu du niveau attendu des candidats au baccalauréat, peut-on donner des sujets dont la rédaction n'est pas exempte d'ambiguïté. Quand le thème proposé est délicat, a-t-on le droit de considérer que la nuance est l'affaire des seuls candidats ? La forme interrogative dispense-t-elle les responsables des examens de s'interroger les premiers sur les dérives dont le sujet pourrait être porteur ? Aussi, il lui demande s'il ne conviendrait pas de mettre en place un dispositif susceptible d'empêcher toute contestation qui, par nature, est dommageable à l'épreuve et complique la tâche des correcteurs.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 17/11/2005

Le sujet de l'épreuve anticipée d'enseignement scientifique du baccalauréat en sciences de la vie et de la terre destiné aux élèves de la série littéraire proposait, au choix, un exercice portant sur le thème « procréation, maîtrise de la reproduction ». Une des questions, fondée sur un court extrait du journal Le Monde du jeudi 9 décembre 2004, demandait aux candidats de dégager l'argumentation donnée par cet article en faveur de l'autorisation légale de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en France. Le barème attribuait deux points sur vingt à cette partie du sujet. Cette question a soulevé de nombreuses interrogations. Il convient pour autant de relever que le thème de la question s'inscrivait dans le programme des sciences de la vie et de la terre, et que seule la capacité à restituer des connaissances et à raisonner scientifiquement devait être évaluée. Par ailleurs, et c'est essentiel, pour les correcteurs, les références éthiques de chaque candidat en la matière n'entraient nullement dans les critères d'appréciation de la réponse. Cependant, le choix du texte et de la formulation de la question a pu heurter la sensibilité de certains candidats, ou troubler certaines familles. Il en fut de même pour le sujet d'écriture d'invention proposé dans l'épreuve de français des épreuves anticipées du baccalauréat technologique : l'exercice qui visait à apprécier la capacité à s'inscrire dans une logique argumentative, en continuité avec un texte de référence (la chanson « Lyly » de Pierre Perret), a été parfois mal interprété. Par conséquent, le ministre a rappelé à l'inspection générale de l'éducation nationale et aux recteurs d'académie leurs responsabilités respectives dans le choix des sujets en insistant sur la nécessité de ne pas retenir les sujets qui, dans leur conception ou leur formulation, pourraient heurter la sensibilité des candidats ou mettre les correcteurs en difficulté.

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