Question de Mme PANIS Jacqueline (Meurthe-et-Moselle - UMP-R) publiée le 08/11/2007

Mme Jacqueline Panis attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur le problème de la formation des jeunes chanteurs lyriques en France. En effet, à la sortie des conservatoires, il n'existe plus aucun lieu de transition pour assurer leur formation. Rares sont ceux qui peuvent accéder aux centres d'insertion professionnelle dans lesquels les postes de professeurs de chant ont été supprimés. Cette situation entraîne une aggravation de la perte de connaissance du répertoire lyrique français qui ne se transmet que de maître à élève. Par ailleurs, les professeurs de chant d'origine étrangère remplacent progressivement les professeurs français dans les grands centres. En outre, la gratuité des études en France et plus encore, le revenu mensuel attribué aux jeunes stagiaires dans ces établissements, attirent les candidatures de nombreux chanteurs étrangers. Quant aux jeunes Français, n'ayant pu suivre une préparation comparable, ils échouent régulièrement à l'entrée dans ces écoles d'enseignement supérieur.
En conséquence, elle lui demande comment elle entend permettre aux jeunes interprètes français de mieux se préparer à réussir leur admission dans ces centres et bénéficier ainsi des crédits importants alloués par l'État.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 05/06/2008

Les difficultés que peuvent rencontrer les jeunes chanteurs lyriques au sortir de leur formation supérieure pour intégrer la vie professionnelle font partie des préoccupations de la politique conduite par l'État en faveur du développement de l'opéra. Au plan institutionnel, il convient d'abord de prendre en considération les évolutions importantes qu'ont connues au cours des dernières années les départements de chant des deux conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse de Paris et de Lyon, qui ont intégré à la formation de leurs étudiants un plus grand nombre de mises en situation professionnelle. Les étudiants sont ainsi mieux préparés, dès leur sortie de l'établissement, pour affronter les réalités de la scène. On doit également rappeler que l'État finance trois centres de formation lyrique à Paris (Atelier lyrique de l'opéra national de Paris), Marseille (Cnipal) et Colmar (Jeunes voix du Rhin), et que ceux-ci permettent chaque année à une trentaine de jeunes chanteurs de trouver un point d'appui particulièrement intéressant pour la poursuite de leur formation et de leur parcours. Leur recrutement est international, mais c'est aussi le cas des structures équivalentes à l'étranger et, en toute hypothèse, au plan juridique, il ne serait pas possible de définir un dispositif uniquement réservé aux chanteurs français. Par ailleurs, il faut considérer la ressource que constituent des initiatives particulières adossées à des structures dans le cadre de leur projet artistique. À ce titre il convient de souligner par exemple le « Jardin des voix » des Arts Florissants, le Nouveau Studio de l'opéra national de Lyon, l'Académie du festival d'Aix-en-Provence, l'Académie d'Ambronay, ou l'Unité scénique de la fondation Royaumont, qui proposent chaque année à des jeunes chanteurs de participer à des productions spécialement prévues et dirigées pour les accueillir. Les possibilités ouvertes aux jeunes chanteurs lyriques au début de leur parcours professionnel sont en réalité nombreuses et surtout différentes dans leurs approches, ce qui est de nature à mieux préparer ces artistes à la diversité des situations professionnelles qu'ils auront à connaître.

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