Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 02/10/2008

Mme Patricia Schillinger attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation sur la nature des produits alimentaires importés de Chine. La Chine connaît de gros problèmes en matière de sécurité alimentaire. Empoisonnements, mauvaises conservations, ruptures de la chaîne du froid, produits toxiques prohibés par l'OMS. Ces dernières années, on observe une série de problèmes concernant des produits chinois : cochons dopés aux anabolisants, poissons bourrés d'hormones, nourriture pour chiens et chats contenant de la mélamine qui avait provoqué la mort de nombreux animaux aux États-Unis, des tubes de dentifrice avec la présence de diéthylène glycol et récemment le lait et les bonbons contaminés. Les États-Unis ont pris dernièrement des mesures d'interdiction concernant l'importation de dentifrices fabriqués en Chine, ainsi que des mesures similaires visant des dizaines d'autres produits alimentaires chinois qui présentaient de graves anomalies comme des produits chimiques cancérigènes, diverses bactéries ou des champignons imprégnés de pesticides. Étant donné le poids des produits et des échanges commerciaux avec ce pays, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quelles actions il entend prendre pour garantir la sécurité des consommateurs français.

- page 1971


Réponse du Secrétariat d'État chargé de l'industrie et de la consommation publiée le 15/01/2009

Des vérifications régulières de la conformité des produits alimentaires sont réalisées par les services de contrôles habilités, et notamment la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Ces contrôles concernent bien entendu les produits importés des pays tiers, et ciblent ceux qui, à l'analyse, semblent présenter une forte présomption de non-conformité susceptible de porter atteinte à la sécurité des consommateurs. Au niveau communautaire, si un État membre met en évidence qu'un produit peut présenter un risque pour les consommateurs, il alerte, par un système d'échange rapide d'informations, la Commission et les autres États membres. Ceux-ci peuvent faire des vérifications particulières sur leur propre territoire et prendre, le cas échéant, des mesures de retrait. Ces échanges permettent d'avoir une action homogène et cohérente de surveillance du marché sur l'ensemble du territoire européen. La fréquence de ces alertes est également prise en compte par les services officiels nationaux pour évaluer les risques et programmer les contrôles nécessaires. Des mesures de contrôles renforcés à l'importation ou des mesures de restriction à l'importation peuvent être adoptées au niveau communautaire si le nombre d'alertes est élevé pour des produits provenant d'un pays donné ou si un danger spécifique a été identifié. C'est le cas de la présence frauduleuse de mélamine dans des produits laitiers d'origine chinoise et dans des denrées composées incorporant ces produits laitiers. Ainsi toute denrée composée, d'origine chinoise, contenant du lait, fait l'objet d'un contrôle systématique avant dédouanement. Ce contrôle comprend une analyse pour rechercher la mélamine. Par ailleurs, diverses enquêtes sont menées sur le territoire français pour s'assurer de l'absence de mélamine dans des produits pouvant incorporer du lait chinois sans être eux-mêmes en provenance d'origine chinoise. En outre, les produits qui bien que n'incorporant pas de lait peuvent faire l'objet de la même pratique frauduleuse, notamment les matières premières protéiniques et les produits composés riches en protéines, sont également mis sous surveillance. Enfin, d'une manière générale, les autorités françaises ont défendu, dans le cadre de la présidence de l'Union européenne, le renforcement des contrôles des produits alimentaires importés et la mise en place d'agrément des pays ou des établissements exportateurs, agrément délivré au niveau communautaire à la suite des résultats positifs d'inspections réalisées par l'Office alimentaire et vétérinaire, structure d'audit alimentaire de la Commission européenne.

- page 124

Page mise à jour le