Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 05/02/2009

M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la place de la technologie dans la réforme du lycée.

En France, 40% de jeunes se trouvent démunis par manque de qualification. Or, 30 à 35% des emplois résident dans l'industrie et dans les services techniques, et ces emplois exigent une formation en sciences et technologie. Les sciences de l'ingénieur et les sciences et technologies industrielles (STI) correspondent à des dispositifs de formation très performants. Ces derniers conduisent à la réussite des jeunes dans leur insertion, leur évolution dans la vie professionnelle et leur vie de citoyen.

En particulier, des méthodes pédagogiques actives permettent une concrétisation des savoirs scientifiques qui amènent toujours davantage de jeunes vers les métiers actuels et futurs. Ces dispositifs présentent des parcours de formation adaptés à chacun, avec des passerelles à tous les niveaux.

Les régions ont d'ailleurs bien compris le caractère porteur de ces filières. Elles y contribuent toutes de manière efficace. Cela vient en complément de l'effort à consentir sur la recherche, sur le transfert de technologie et sur la dimension européenne que nos entreprises doivent prendre.

Les élèves de la voie STI deviennent, lorsqu'ils accèdent au marché du travail, l'essentiel des forces vives dans les PME/PMI de production et de services techniques. Le drame actuel du marché de l'emploi se situe au point de coïncidence entre l'offre et la demande : les entreprises peinent à trouver du personnel qualifié, de l'agent technique au technicien supérieur ou à l'ingénieur.

Pourtant, dans le projet de réforme du lycée tel qu'il avait été présenté, la technologie était noyée, voire quasiment supprimée en classe de seconde.

Dans le monde actuel, la technologie avec un enseignement de type initiation aux sciences de l'ingénieur (ISI) et de type informatique et système de production (ISP) correspond à une offre tout à fait adaptée par sa dimension scientifique, par sa dimension de connaissance et compréhension des langages du monde actuel, par sa dimension de maîtrise du développement durable (matériaux, énergies, éco conception…), par sa dimension d'insertion professionnelle et par toutes les valeurs éducatives qu'elle représente : créativité, respect de l'autre, esprit critique, argumentation…

Alors que le Gouvernement vient de nommer une mission sur la future réforme du lycée, il importe donc de rappeler que les enseignements de type ISI et ISP constituent des axes d'éducation et de formation fondamentaux pour comprendre le XXIème siècle et en être acteur.

Il lui demande, afin de rassurer les élèves, parents et enseignants, s'il peut apporter des précisions sur la place de la technologie dans la réforme du lycée et sur les dominantes envisagées, point d'équilibre entre la voie générale et la voie professionnelle.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 14/05/2009

Dans sa déclaration du 15 décembre 2008, le ministre de l'éducation nationale a fait part de sa décision de surseoir à la mise en oeuvre de la réforme du lycée d'enseignement général et technologique, initialement prévue en classe de seconde à la rentrée 2009. Ce report répond à la volonté de laisser plus de temps pour discuter du contenu d'une réforme dont le caractère nécessaire est très largement admis. Le 15 janvier 2009, le ministre de l'éducation nationale a confié à M. Richard Descoings, directeur de l'Institut d'études politiques de Paris, le soin de poursuivre la concertation sur la réforme du lycée. Il s'agit, à l'issue de consultations avec toutes les parties prenantes du système éducatif (lycéens, enseignants, familles, société civile), de tracer les grandes lignes d'une évolution de l'organisation du lycée qui permette de répondre aux besoins des élèves et de promouvoir les conditions d'une réelle équité sociale dans l'accès aux études supérieures. Dans la lettre de mission, adressée à Richard Descoings, les grands axes autour desquels la réflexion devra s'articuler ont été précisés : renforcer l'accompagnement des élèves en difficulté tout au long de la scolarité du lycée et réduire les redoublements, particulièrement en classe de seconde ; - rééquilibrer la voie technologique par rapport à la voie générale et, à l'intérieur de la voie générale, les dominantes correspondant aux actuelles séries S, ES et L ; - mieux préparer les élèves à la poursuite d'études dans l'enseignement supérieur, aussi bien en termes de méthodes de travail que d'orientation ; donner place et reconnaissance à la responsabilité et à l'engagement des lycéens dans la vie de leur établissement et dans l'organisation de leurs études. Richard Descoings doit remettre son rapport à M. le ministre de l'éducation nationale en mai 2009, de manière à ce que la réforme puisse être mise en place dans de bonnes conditions à compter de la rentrée 2010.

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