Question de Mme HOARAU Gélita (La Réunion - CRC-SPG) publiée le 05/02/2009

Mme Gélita Hoarau attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire qui, dans son édition du 27 janvier, fait état de la présence du virus responsable de la fièvre de la vallée du Rift à Mayotte. Un certain nombre de cas a été révélé.
Selon les experts de l'Organisation mondiale de la santé, l'agrandissement de l'aire de diffusion du virus est lié au phénomène de réchauffement climatique et rien n'interdit de penser qu'il puisse traverser la Méditerranée. Le cas échéant, le virus pourrait aisément s'étendre à La Réunion, d'autant plus que les échanges d'humains et d'animaux s'intensifient régulièrement entre les deux îles.
Après les effets désastreux de l'épidémie de chikungunya qu'a connu La Réunion en 2005/2006, elle appréhende avec beaucoup d'angoisse l'apparition d'une nouvelle épidémie.
Elle lui demande de préciser quelles mesures sont prises à la fois pour arrêter l'extension de la maladie à Mayotte, pour soigner les malades et aussi pour éviter l'apparition du virus à La Réunion.

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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 09/04/2009

La fièvre de la vallée de la Rift est une zoonose qui touche principalement les animaux. L'homme peut cependant également être contaminé. Une telle contamination se fait principalement par contact direct ou indirect avec des produits animaux contaminés (sang, avortons, carcasses, consommation de viande mal cuite et de lait cru ou caillé). Les manipulations d'animaux dans le cadre d'activités d'abattage ou lors d'interventions vétérinaires sont les principaux facteurs de risque d'infection. Certains professionnels, comme les éleveurs, les vétérinaires ou encore les personnels d'abattoir, sont donc les plus exposés à ce risque. Des infections humaines à la suite de piqûres de moustiques sont possibles, mais ne constituent pas la principale voie de transmission et à ce jour aucune transmission interhumaine n'a été documentée. Le risque d'introduction par le biais d'une personne contaminée est par conséquent extrêmement ténu. L'infection, bénigne dans la grande majorité des cas, peut prendre des formes graves telles l'encéphalite ou la fièvre hémorragique. Il n'existe aucun traitement curatif spécifique de la fièvre de la vallée du Rift. Les traitements sont donc symptomatiques (douleur, fièvre, etc.). A Mayotte, afin de détecter de manière précoce tout départ épidémique et de mettre en oeuvre les mesures de gestion adaptées, une surveillance humaine et animale renforcée a été mise en place. Les capacités du laboratoire du centre hospitalier de Mamoudzou ont ainsi été développées afin de doter celui-ci des outils biologiques permettant le diagnostic de cette maladie. Une surveillance entomologique a été instituée autour des troupeaux sentinelles. Les services de l'État ont également lancé une campagne de prévention afin de sensibiliser les populations les plus à risque. Cette campagne est basée sur la diffusion de messages radio et de spots télés. Une affiche a également été largement distribuée, notamment par l'intermédiaire des maires et des Cadis afin de diffuser le plus largement possible les messages de prévention adaptés. Enfin et en cas de mise en évidence d'une circulation virale récente, des mesures de lutte antivectorielle seront mises en oeuvre. S'agissant du risque d'introduction du virus à l'île de la Réunion, celui-ci est extrêmement faible étant donné l'absence d'importation d'animaux vivants en provenance de Mayotte, des Comores et d'Afrique en général.

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