Question de M. MARC François (Finistère - SOC) publiée le 12/02/2009

M. François Marc attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les modalités de l'évaluation du niveau scolaire des élèves de CM2. Elles apparaissent insatisfaisantes à plus d'un titre. Tout d'abord, procéder à cette évaluation en janvier revient à laisser de côté une partie importante du programme scolaire sur laquelle les élèves peuvent néanmoins être interrogés. Il apparaît également que des énoncés étaient disponibles sur Internet avant l'épreuve. De ce fait, des parents ont pu aider leurs enfants à préparer l'évaluation. D'autre part, la grille d'évaluation ne permet pas d'appréhender l'aptitude au raisonnement des élèves, les réponses se limitant à un choix binaire. Les parents s'inquiètent également des systèmes de liaisons informatisés entre les établissements et l'inspection académique, notamment sur le fait que des données à caractère nominatif puissent y figurer, portant ainsi atteinte à l'anonymat des résultats. Sans remettre en cause le bien-fondé de l'évaluation des élèves qui peut servir à lutter contre l'échec scolaire, il lui demande s'il ne lui paraît opportun de suspendre le dispositif en vigueur et d'imaginer un dispositif alternatif en y associant l'ensemble de la communauté pédagogique (enseignants et parents d'élèves) dans le souci d'aboutir à de nouvelles modalités satisfaisantes pour tous.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 02/07/2009

Le choix de faire passer les évaluations de CM2 en janvier s'explique par la nature même de ces évaluations : outil pédagogique avant tout, elles doivent permettre d'aider les enseignants à repérer les connaissances mal maîtrisées par les élèves et d'optimiser ainsi l'aide personnalisée qui pourra leur être apportée. Des évaluations passées en fin de CM2 ne pourraient répondre à cet objectif. En outre, toutes les notions exigibles en fin de CM2 et évaluées en janvier, à l'exception de la division d'un nombre décimal par un entier, et de la reconnaissance du plus-que-parfait, ont été abordées en CM1, voire en CE2. Aussi, le nombre des questions qui n'avaient pas été vues ou revues en CM2 au moment de l'évaluation était-il, par définition, extrêmement limité. Les livrets d'évaluation ont été conçus en collaboration étroite avec des maîtres ayant des élèves en responsabilité. Ils se nourrissent d'expériences très concrètes. Les exercices ont été testés sur un échantillon de plus de 1 650 élèves répartis dans tous les secteurs (région parisienne, province éducation prioritaire, secteur rural). L'ensemble de ces tests a permis de nombreux ajustements. En ce qui concerne la méthode d'évaluation retenue, il convient de préciser que, pour certaines questions, plusieurs bonnes réponses étaient demandées dès lors qu'il s'agissait d'évaluer la maîtrise automatisée d'une compétence. C'est par exemple le cas des tables de multiplications qui doivent être sues complètement et sans erreur à ce niveau de classe. Dans ce cas, si le code 1 correspond à la réponse attendue, le code 0 ne signifie pas que la réponse est fausse mais que l'élève ne maîtrise pas la connaissance ou la compétence évaluée. Pour l'analyse fine des erreurs, nécessaire à la définition d'aides individualisées pour remédier aux difficultés repérées, les enseignants doivent se reporter aux cahiers de l'élève. Il faut rappeler à cet égard que ce ne sont pas les évaluations qui placent les élèves en difficulté mais bien le fait de ne pas maîtriser les connaissances et compétences attendues. La consultation sur internet des évaluations a effectivement été possible quelques jours avant l'épreuve à la suite de l'indélicatesse d'un collectif mal identifié. Cet acte regrettable, qui n'a été relayé par aucune organisation ou association, n'a pu prendre une ampleur suffisante pour nuire au bon déroulement des épreuves. En outre, l'immense majorité des parents a compris que l'évaluation était avant tout un outil pédagogique au soutien de l'amélioration des résultats des élèves et ils n'ont pas engagé leurs enfants dans une préparation des évaluations qui n'aurait pu que les priver de l'aide personnalisée dont ils auraient besoin au vu des compétences et connaissances réellement maîtrisées. Enfin, il faut souligner qu'à partir de ces évaluations les enseignants pourront mettre en place les aides destinées aux élèves qui ne maîtriseraient pas les compétences et connaissances attendues. Ces aides prendront la forme d'aides individualisées, de stages de remise à niveau en français et en mathématiques, de programmes personnalisés de réussite éducative (PPRE), voire d'une intervention des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) en cas de très grande difficulté scolaire. C'est pourquoi le ministère de l'éducation nationale n'envisage pas de remettre en cause cet outil nouveau que constituent les évaluations et que, passée une phase légitime d'interrogation, enseignants et parents d'élèves apprécient. Naturellement, s'agissant d'un protocole d'évaluation mis en oeuvre pour la première année, le ministère de l'éducation nationale tirera toutes les conséquences des résultats obtenus par les élèves ainsi que des remarques faites par les inspecteurs et les enseignants dans la perspective de la réalisation des protocoles de l'année prochaine.

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