Question de M. BOYER Jean (Haute-Loire - UC) publiée le 03/02/2011

M. Jean Boyer attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement sur la nécessaire amélioration de la RN 102.

Ses préoccupations, et avec lui celles de l'ensemble des élus de ce territoire, portent sur la réalisation des aménagements qui s'imposent particulièrement entre le Puy-en-Velay et Lempdes-sur-Allagnon. C'est une liaison au service de l'aménagement du territoire. En donnant quelques éléments d'information sur ce tronçon, les chiffres parlent d'eux-mêmes : on enregistre plus de 15 000 véhicules par jour en période de pointe ; en onze ans, la circulation a été augmentée de 27 % mais nous avons eu malheureusement à constater durant la même période 422 accidents dont 67 morts, dont trois il y encore quelques jours.

Cet itinéraire Le Puy-en-Velay / Lempdes-sur-Allagnon est plus que prioritaire. La programmation de cette liaison inscrite sur la carte des infrastructures routières à l'horizon 2025 laisse perplexe l'ensemble des élus et les acteurs du monde économique. Il lui demande s'il s'agit de la date de commencement des travaux ou de leur achèvement. En effet, l'axe Le Puy-en-Velay / Lempdes-sur-Allagnon relie deux voies importantes : l'autoroute A 75 et la RN 88 qui se prolonge sur la vallée du Rhône.

Bien qu'ayant conscience des difficultés financières de notre pays, il aimerait connaître le calendrier précis des aménagements à réaliser sur cet itinéraire. Fortement convaincu que la création de créneaux de dépassements est réalisable rationnellement, ces opérations urgentes permettraient de différer momentanément les déviations de Fix-Saint-Geneys, de Saint-Georges-d'Aurac ou de La Chomette. Ainsi, la programmation de travaux rationnels pourrait être réalisée dans des secteurs où la topographie est particulièrement favorable. Cette initiative d'élargir certaines zones de cet axe éviterait un encombrement routier bien trop fréquent.

Avec beaucoup d'insistance, il ne lui demande pas des choses insurmontables, mais il souhaite simplement avec détermination démontrer que de tels aménagements localisés seraient l'occasion de donner satisfaction aux usagers de cette route nationale très fréquentée. C'est non seulement une question de sécurité mais aussi une réalité.

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Réponse du Secrétariat d'État chargé du logement publiée le 27/04/2011

Réponse apportée en séance publique le 26/04/2011

M. Jean Boyer. J'ai souhaité attirer une nouvelle fois l'attention du Gouvernement sur la route nationale 102, en particulier sur le tronçon entre Le Puy-en-Velay et Brioude. En effet, il s'agit là d'une liaison essentielle au service de l'aménagement du territoire au cœur du Massif central, reliant l'A 7 dans la vallée du Rhône à l'A 75.

Ce tronçon relie la vallée du Rhône à La Méridienne, qui irrigue le cœur du Massif central. Ce parcours est de plus en plus fréquenté, particulièrement par les poids lourds. Cette augmentation de trafic a d'ailleurs généré depuis quinze ans près de 450 accidents, dans lesquels soixante personnes ont perdu la vie, et ce dans les soixante-dix derniers kilomètres reliant Le Puy-en-Velay à Lempdes-sur-Allagnon.

Cependant, monsieur le secrétaire d'État, cet itinéraire, en particulier entre Le Puy-en-Velay et Brioude, ne repose pas sur une topographie difficile car elle traverse ce grand plateau qu'est la Haute-Loire. Le schéma des infrastructures routières à l'horizon 2025 semble ignorer cet axe de circulation indispensable aux besoins d'aujourd'hui. Néanmoins, il n'est pas nécessaire d'y construire un viaduc, même pas un pont, encore moins un tunnel. La nécessité porte sur la constitution de parties d'itinéraires sur trois voies, ce qui permettrait de mettre fin aux blocages de circulation en raison du trafic de poids lourds et d'éviter des dépassements dangereux, voire mortels.

Monsieur le secrétaire d'État, l'initiative d'élargir certaines zones de cet axe permettrait d'échapper à un encombrement routier bien trop fréquent, mais aussi extrêmement dangereux. Le dernier en date – il ne faut pas faire de sentiments pour arriver à ses fins, mais il faut rappeler la réalité – a eu lieu près du fameux col de Fix-Saint-Geneys, où trois jeunes qui regagnaient leur université à Clermont-Ferrand ont trouvé la mort.

Monsieur le secrétaire d'État, c'est donc avec beaucoup d'insistance que nous demandons des aménagements raisonnables et localisés – même pas des déviations de bourgs, il y en a deux – permettant de répondre favorablement aux usagers et aux collectivités de cet axe de plus en plus fréquenté et qui iraient vers un objectif cher à nous tous : la sécurité.

Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de m'indiquer les perspectives dans ce domaine.

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Benoist Apparu, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé du logement. Monsieur le sénateur, l'État est évidemment attentif à l'aménagement de la RN 102 qui permet de relier Le Puy-en-Velay à l'autoroute A 75 et d'assurer ainsi une liaison entre l'agglomération de Brioude et les bassins de Clermont-Ferrand, d'Issoire et du Puy.

L'aménagement de la RN 102, vous le savez, relève désormais des programmes de modernisation des itinéraires routiers, les fameux PDMI, qui succèdent au volet routier des contrats de plan État-région.

Compte tenu de l'importance des aménagements à réaliser, des contraintes budgétaires et des difficultés à obtenir des cofinancements de la part des collectivités territoriales, l'élaboration des PDMI a été délicate sur le plan national, singulièrement en Auvergne. Des arbitrages difficiles ont donc été nécessaires et des opérations ont dû être repoussées à la prochaine génération de PDMI.

S'agissant de la RN 102, la priorité a été donnée à la section Brioude-A 75, section de loin la plus fréquentée avec près de 13 000 véhicules en moyenne journalière. Dans un contexte budgétaire difficile et durablement contraint, quelque 28 millions d'euros ont ainsi été réservés pour la réalisation de la déviation d'Arvant, financés à près de 90 % par l'État.

Les études de cette opération sont en bonne voie. L'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique et l'enquête « loi sur l'eau » requise devraient pouvoir être engagées au début de l'année 2013.

La réalisation de la déviation d'Arvant va contribuer à améliorer sensiblement les conditions de circulation sur l'ensemble de l'axe. Elle apporte d'ores et déjà une première réponse à vos préoccupations.

Concernant les autres opérations que vous évoquez sur la RN 102, nous en prenons évidemment bonne note ; vous avez déjà à de multiples reprises attiré l'attention du Gouvernement sur ce sujet. Leur programmation devra être recherchée le moment venu dans le cadre de la prochaine génération de PDMI.

M. le président. La parole est à M. Jean Boyer.

M. Jean Boyer. Monsieur le secrétaire d'État, vous avez la « classe », le savoir-faire, la délicatesse et l'objectivité…

M. Jean-Jacques Mirassou. Jusqu'à présent, c'est bien, monsieur le secrétaire d'État, mais cela va se gâter.

M. Jean Boyer. … pour dire que sur cet axe, entre Brioude et Clermont-Ferrand, des choses ont été faites. Rendons à César ce qui lui appartient !

Mais eu égard aux difficultés de nos budgets, nationaux ou départementaux, qui paie les pots cassés ? Reconnaissons-le, ce sont les routes. On ne peut pas effectuer de coupes dans les actions sociales.

Adrien Gouteyron, premier vice-président du conseil général de la Haute-Loire voilà quelque temps encore, ne me contredira pas : nous avons 3 500 kilomètres de routes et il nous est difficile de les transférer.

Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie des précisions objectives que vous avez apportées, du moins pour une partie de ce tronçon.

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