Question de M. MARC François (Finistère - SOC) publiée le 17/03/2011

M. François Marc attire l'attention de M. le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique sur le niveau atteint ces derniers mois par le prix du gazole. À 60 centimes d'euros le litre, le coût du carburant a doublé depuis trois ans. Les inquiétudes sont donc fortes chez les marins-pêcheurs qui subissent de plein fouet la flambée du cours du gasoil et pour qui la situation se fait de plus en plus difficile. Le monde de la pêche n'en est pas, de surcroît, à sa première crise.

Cette hausse pèse d'autant plus sur la trésorerie de leur activité que le volume de pêche débarqué n'est pas toujours suffisant et que les cours du poisson sont extrêmement volatils. Si le prix du gazole poursuit sa hausse, la situation deviendra impossible pour bon nombre de marins pêcheurs.

Des salariés du secteur envisagent d'ores et déjà de quitter le monde de la pêche en cas de grave crise ; les artisans pêcheurs n'ont, quant à eux, pas le choix d'arrêter.

Dans ce contexte de plus en plus tendu, il lui demande si une indexation du prix du poisson sur celui du gazole peut être mise en place. Il souhaite également connaître les solutions eurocompatibles qu'il est possible de dégager pour venir en aide à cette filière de plus en plus fragilisée dans le Finistère.

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Transmise au Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire


Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire publiée le 19/05/2011

Le ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire (MAAPRAT) contribue activement à dégager des solutions pour réduire la dépendance des entreprises de pêche au gazole depuis le lancement, en 2008, du plan pour une pêche durable et responsable (PPDR). Dans un premier temps, une méthodologie pour la réalisation de diagnostics énergétiques a été réalisée et appliquée aux navires candidats au plan de sauvetage et de restructuration (PSR). Des solutions immédiates ont pu être étudiées et recommandées ainsi que des actions plus importantes nécessitant des investissements significatifs, qui ont fait l'objet d'un soutien à 60 % par le MAAPRAT. Par ailleurs, deux appels à projets ont été lancés afin de sélectionner des projets de recherche et de développement visant à proposer des solutions techniques pour réduire la consommation de carburant des navires. Ils ont abouti au soutien de 14 projets pilotes financés à 80 % par le MAAPRAT et à 20 % par le fonds européen pour la pêche. Les premiers résultats de ces projets sont particulièrement intéressants et devraient permettre aux professionnels d'accéder à des équipements et solutions de conception optimisant la consommation des navires. Le MAAPRAT soutient, aussi, activement le secteur de la pêche afin que celui-ci soit pris en compte dans le cadre des investissements d'avenir financés par le grand emprunt. Des concepts de navires de pêche innovants et durables, outils de production demeurant rentables dans un contexte d'énergie chère et d'accès à la ressource limité, pourraient donc être réalisés dans les prochains mois afin de répondre de manière pérenne aux difficultés actuelles. Enfin, les évolutions comparées du prix du poisson et du prix du carburant ont été étudiées par le groupe de travail « Compétitivité de la filière pêche », mis en place par le MAAPRAT, le 2 février 2011. Les conclusions de ce rapport m'ont été remises le 18 avril. Elles proposent des solutions eurocompatibles visant à accompagner des actions en matière d'économie d'énergie et de préservation de l'environnement pour renforcer la compétitivité des entreprises de pêche et des projets de valorisation des produits de la pêche française au profit de l'ensemble de la filière.

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