Question de M. PASTOR Jean-Marc (Tarn - SOC) publiée le 16/02/2012

M. Jean-Marc Pastor attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur l'enseignement professionnel alors que de nombreux postes sont supprimés cette année.

Après la suppression d'une année dans le cursus professionnel qui est donc passé à trois ans au lieu de quatre auparavant, on observe toujours une sélection par défaut ou par l'échec. L'idée de la revalorisation des formations en lycée professionnel qui était l'étendard de la réforme ne connaît pas de traduction concrète.

Au demeurant, il n'y a pas eu de véritable évaluation du nouveau dispositif. La généralisation s'est faite d'un coup, par extension des mesures initiales, alors qu'elle concerne un des maillons les plus fragiles de la chaîne scolaire, celui où se trouvent beaucoup d'enfants de milieux défavorisés. De nombreux paradoxes se trouvent exacerbés dans la filière : réussite de tous ou sélection sociale, égalité filles/garçons ou division du travail, éducation ou instruction, normativité scolaire ou normalisation et contrôle social.

Plusieurs points suscitent encore interrogations et préoccupations au sein des équipes d'encadrement scolaire : le statut, les modalités d'obtention et la place dans le cursus des « certifications intermédiaires » ; l'effectivité des passerelles entre les différentes voies et au sein de la filière professionnelle ; l'articulation entre la voie scolaire et la voie de l'alternance ; la mise en œuvre de l'accompagnement personnalisé ; l'accroissement de l'hétérogénéité des classes, du fait de l'accueil d'élèves plus jeunes et plus à l'aise dans les matières générales mais aussi en raison de la multiplication des lycées des métiers intégrant l'apprentissage et la formation continue ; la fragilisation du recrutement des enseignants due à la mastérisation ; l'organisation difficile des périodes de formation en milieu professionnel ; le risque de « déprofessionalisation » de l'enseignement professionnel obérant les possibilités d'insertion au niveau IV sur le marché du travail ; et les poursuites d'études incertaines dans l'enseignement supérieur, notamment en BTS.

La mise en œuvre de la réforme pourrait ainsi buter sur l'objectif d'augmentation du nombre de bacheliers en tant qu'il ne tiendrait pas compte de l'accroissement des sorties du système éducatif pour les élèves plus fragiles. Si la tendance se confirmait, la réforme entraînerait un accroissement des inégalités sociales et scolaires.

Dans la société de la connaissance telle qu'elle y est poussée, il lui demande donc ce qu'il envisage pour donner des perspectives aux élèves qui auront choisi cette voie.

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Transmise au Ministère de l'éducation nationale


La question est caduque

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