Question de Mme MICHEL Danielle (Landes - SOC) publiée le 15/03/2012

Mme Danielle Michel appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur la dégradation des conditions de l'enseignement de l'histoire et de la géographie aux lycéens inscrits dans un parcours scientifique.

En effet, à la rentrée 2012, cette discipline sera rendue facultative pour les terminales de la série scientifique. Sur ce point, le Gouvernement s'était engagé à favoriser l'ouverture d'une option de deux heures, permettant à ceux qui le souhaiteraient de poursuivre cet apprentissage. Il s'avère aujourd'hui que nombre d'établissements ne proposeront pas cette option à la rentrée prochaine.

Par ailleurs, la réforme des lycées a déjà conduit à concentrer les enseignements en classe de première, où les élèves reçoivent désormais quatre heures d'enseignement contre deux heures trente auparavant. Cette surcharge est préjudiciable à la mise en œuvre des programmes et à la bonne transmission de savoirs pourtant essentiels.

Face à ces reculs, des états généraux de l'histoire et de la géographie se sont tenus le 28 janvier 2012. À l'issue de cette journée, l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG) a publié un manifeste dénonçant, d'une part, la disparition de cet enseignement en classe de terminale S, et, d'autre part, la diminution continue de la place et des horaires consacrés à cet enseignement ainsi que la mise en place de programmes qui ne permettent plus de maitriser les repères fondamentaux nécessaires à la poursuite d'études dans l'enseignement supérieur et à l'insertion dans une vie professionnelle.

Alors que cet enseignement est fondamental à l'acquisition d'une culture citoyenne, républicaine, elle lui demande quelles mesures il entend prendre pour répondre à ces inquiétudes et garantir l'enseignement de l'histoire et de la géographie à tous les élèves, et ce, quel que soit leur parcours.

- page 667


Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 12/04/2012

L'histoire, comme la géographie, ont toujours été au cœur du socle de culture partagée que la Nation entend transmettre à ses enfants. Chacun d'entre eux suit, à l'école, au collège, au lycée, un enseignement d'histoire organisé selon une progression très claire. À l'école, l'élève apprend les grands faits, les grandes dates, les grands hommes qui jalonnent l'histoire de la Nation. Une école qui enseigne désormais la Marseillaise au CM1 et qui affiche la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789 sur les murs de chacune de ses classes. Au collège, on aborde successivement les périodes de l'histoire pour ancrer définitivement les repères fondamentaux. L'enseignement reste rigoureusement chronologique, centré sur la France et l'Europe, tout en s'ouvrant davantage à l'histoire du monde. Toutefois, contrairement à des rumeurs, sans fondement aucun, les grandes figures n'ont absolument pas disparu de nos programmes et nos enfants étudient bien au collège, comme à l'école, l'œuvre de Louis XIV, de Napoléon et des grands personnages de notre histoire. Au lycée enfin, l'enseignement de l'histoire prend appui sur les fondements solides acquis au cours de la scolarité obligatoire et s'ouvre à la réflexion en privilégiant une approche problématisée de questions ou de moments historiques avec des programmes qui répondent à cette ambition. Par conséquent, le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative ne peut pas laisser dire que l'enseignement de l'histoire serait devenu anecdotique au seul motif qu'il est désormais optionnel pour une seule année d'une seule série de notre lycée - la terminale S. L'enseignement de l'histoire a été au contraire valorisé et renforcé puisque l'horaire de cette discipline a été largement accru en première scientifique, avec désormais quatre heures contre deux heures et demi précédemment. De plus, une option de deux heures est proposée en classe terminale permettant ainsi à ceux qui la choisiront de faire plus d'histoire que précédemment. Le but premier de la réforme des lycées est de rééquilibrer les séries en incitant ceux qui se destinent aux études de sciences humaines à choisir les séries L et ES et non la série S. Cet effort porte d'ailleurs ses fruits puisque les premières littéraires ont vu leurs effectifs s'accroître de 6 % à la rentrée 2011. Enfin, tous les lycéens des séries générales passent l'épreuve anticipée de français en fin de première, sans que personne ne songe à objecter que l'apprentissage de notre langue occupe une place anecdotique dans la scolarité de nos enfants de même que dans la filière sciences et technologies de l'ingénieur (STI), l'histoire et la géographie ont fait l'objet d'une épreuve orale anticipée en classe de première depuis l'origine de la série, sans que cela n'ait soulevé d'opposition. Aujourd'hui comme hier, l'histoire fait partie du socle commun de culture partagée que la Nation s'engage à transmettre à ses enfants tout au long de leur scolarité. La détermination du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative est totale car il sait combien l'enseignement de l'histoire participe de la cohésion nationale.

- page 923

Page mise à jour le