Question de M. HUMBERT Jean-François (Doubs - UMP) publiée le 26/07/2012

M. Jean-François Humbert attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur les conséquences de l'arrêt de la consommation de bois par l'usine Stracel de Strasbourg sur l'ensemble de la filière bois. L'usine Stracel fabrique du papier magazine à partir de bois frais et de qualité (épicéa et sapin pectiné). Ce bois issu de coupes de première éclaircie est livré à l'usine sous forme de plaquettes de scierie (50 %) et de bois ronds (50 %), et provient des forêts d'Alsace, de Lorraine, de Franche-Comté et du Bade Wurtemberg (Allemagne). L'association régionale pour le développement de la forêt et des industries du bois en Franche-Comté (ADIB), interprofession de la filière bois regroupant l'ensemble des acteurs de la filière, s'inquiète vivement de cette situation. En effet, les répercussions seront importantes pour les propriétaires forestiers avec la suppression des débouchés des opérations sylvicoles, pour l'environnement avec un risque de développement de scolytes et de risques d'incendies et d'accidents pour les promeneurs et les professionnels. Il est a craindre également une fragilisation des professions de bûcherons, débardeurs et transporteurs avec la réduction de l'activité couplée à une baisse des prix de vente. La part importante des investissements réalisés ces dernières années pour organiser la filière pourrait alors être perdue. Une fois ces activités arrêtées, leur redémarrage sera une mission difficile et très couteuse. Il est à craindre une diminution des prix de vente des plaquettes de scierie de l'ordre de 20 % réduisant d'autant la rentabilité des scieries. Toute la filière sera alors impactée par l'arrêt des livraisons de bois à l'entreprise Stracel. Les pertes d'emploi pourront représenter jusqu'à 20 % des emplois de la filière. Aussi, l'ADIB demande des actions rapides en faveur de la mobilisation pour le projet BTL, seul projet à même de préserver l'équilibre de la filière du Grand Est, afin de garantir des débouchés aux produits forestiers perdus. Une gestion de transition est demandée par l'ADIB avec la mise en place de commercialisation des plaquettes de scierie et des rondins de forêts initialement achetés par Stracel. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qui seront prises pour préserver l'ensemble des acteurs de la filière bois.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 06/09/2012

L'usine UPM de Stracel, fabriquant de papier, doit fermer prochainement. Elle consomme chaque année 400 000 tonnes brutes de bois : 85 % de connexes de scieries et 15 % de rondins frais. La part de rondins à destination de Stracel demeure donc marginale et il semble que les acteurs impliqués dans cette part d'approvisionnement se soient déjà tournés vers d'autres acheteurs (panneautiers et énergéticiens). Certains négocient des contrats avec d'autres papeteries implantées dans la région. L'enjeu principal de la fermeture du site de Stracel emporte davantage de conséquence sur les produits connexes de scieries, de nature à fragiliser un peu plus les entreprises du secteur, et en particulier les petites unités. D'une manière générale, une scierie produit 45 % du volume de bois débité en produits connexes (plaquettes et sciures). La vente de ces produits connexes représente de 10 à 15 % du chiffre d'affaires des entreprises de première transformation du bois. La fermeture programmée du site de Stracel implique pour ces entreprises de rechercher de nouveaux acheteurs plus éloignés, ce qui pourrait se traduire par une décote de 20 % de ces plaquettes compte tenu du coût des transports. À ce stade, plusieurs fournisseurs de plaquettes ont déjà trouvé d'autres preneurs au point que le site de Stracel pourrait même venir à manquer de matière première pour boucler son plan de charge. Si l'arrêt de l'utilisation de plaquettes par UMP-Stracel ne doit pas entraîner une diminution spécifique des activités de production (coupe, débardage, sciage, ...) qui répondent avant tout aux commandes des clients pour les sciages, son impact sur la réorientation des débouchés des produits connexes de scieries doit prochainement faire l'objet d'une évaluation précise dans les régions Alsace, Franche-Comté et Lorraine. Des réunions régionales sont d'ores et déjà programmées au cours du mois de septembre prochain sous l'égide des préfets de région.

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