Question de M. LE SCOUARNEC Michel (Morbihan - CRC) publiée le 08/11/2012

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la prévention des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les femmes. Traditionnellement associée aux hommes, cette pathologie se conjugue malheureusement aussi au féminin avec un nombre de cas similaire mais une mortalité plus forte pour les femmes, au point de représenter la première cause de mortalité. Ainsi, dans les pays industrialisés, l'AVC provoquent sept fois plus de décès que le cancer du sein, notamment en raison de plusieurs facteurs considérés comme mineurs mais aggravants par leur association. Par exemple, l'hypertension artérielle, le tabac, le cholestérol... multiplient par cinq le risque d'accident vasculaire cérébral. Les conséquences d'un AVC sont bien souvent très lourdes, pouvant aller de la perte de la parole à la paralysie d'un côté du corps et du visage. Seule une prise en charge rapide et efficace par des structures équipées et des personnels hospitaliers formés et en nombre peut épargner des séquelles. Ce phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il est en constante progression : 3,7 % des femmes victimes d'un infarctus avaient moins de 50 ans en 1995. En 2010, ce chiffre atteint 11,6 %. Chaque année, 80 000 femmes meurent d'un AVC, soit 54,5 % des 147 000 personnes touchées par cette pathologie. Pour ces raisons, il lui demande quelles mesures elle entend prendre afin d'informer, prévenir et dépister les risques d'AVC chez les femmes. De plus, il l'interroge sur les dispositions envisagées pour que le personnel hospitalier puisse prendre en charge et assurer des soins adaptés à cette pathologie dans les meilleures conditions.

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Transmise au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes


Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 03/09/2015

La situation de la mortalité cardio-neurovasculaire en France est globalement favorable avec une baisse importante et régulière de la mortalité cardio-neurovasculaire sur plusieurs décennies, et un taux de mortalité le plus faible d'Europe, avec toutefois un très fort écart entre hommes et femmes, et la persistance d'inégalités sociales ou territoriales. Parmi les signaux préoccupants, figure une augmentation de 12,5 % des hospitalisations pour infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 65 ans, sur la période 2000-2009, selon les données publiées par l'Institut de veille sanitaire en 2012. Cette évolution défavorable est à mettre en parallèle avec l'augmentation conjointe du cancer du poumon chez les femmes (+ 5,3 % d'augmentation annuelle entre 2005 et 2012) et reflète, entre autres, les conséquences depuis longtemps annoncées du développement du tabagisme chez les femmes. C'est pourquoi la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes s'est engagée résolument, avec la présentation, en septembre 2014, du plan national de réduction du tabagisme, dans une nouvelle étape de la lutte contre ce fléau. L'amélioration de la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) s'est appuyé sur le plan national d'actions « accidents vasculaires cérébraux 2010-2014 ». Les principales réalisations sont l'ouverture d'unités neurovasculaires sur tout le territoire, la modification de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de l'Actilyse, la diffusion d'un guide méthodologique de l'organisation des filières AVC associé à l'instruction du 6 mars 2012, les expériences pilotes régionales du téléAVC quelles que soient les configurations territoriales, et le lancement de nouveaux registres AVC. Cette dynamique est soutenue par la lisibilité des outils, notamment en matière de cartographie. Une campagne annuelle grand public autour des symptômes d'alerte et de la démarche d'appel du 15 en cas d'accident vasculaire aigu a été radiodiffusée. Les suites de ce plan, et notamment le renforcement de la télémédecine ainsi que les démarches de prévention qui s'imposent pour continuer à progresser dans ce domaine des maladies cardio-neurovasculaires s'inscrivent dans les orientations retenues par la stratégie nationale de santé. Un certain nombre de mesures trouvent leur déclinaison dans le projet de loi de modernisation de notre système de santé. Cela concerne notamment la promotion de la santé, renforcée dès l'enfance par le parcours éducatif en santé, ainsi que les mesures législatives du programme national de réduction du tabagisme.

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