Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 28/03/2013

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la nécessité urgente d'une aide sécuritaire et humanitaire en faveur de la population centrafricaine.
Depuis plusieurs mois la situation sécuritaire et humanitaire ne cesse de s'aggraver en République centrafricaine.
Cette situation de grande détresse a conduit la Conférence épiscopale centrafricaine à appeler la communauté internationale à l'aide dans un message du 14 février 2013 signé par les onze évêques du pays.
De leur côté, les autorités de la province de Mbomou ont dénoncé les tueries, déportations de personnes et pillages de produits alimentaires commis par les tongo tongo, groupe pillard et terroriste afilié à la LRA, Armée de résistance du Seigneur (Lord's Resistance Army).
Les centrafricains de l'étranger ont également lancé un appel à l'aide pour stopper le désastre humanitaire qui menace la République centrafricaine. La prise de Bangui et les pillages qui l'accompagnent aggravent encore cette situation.
Il lui demande quelle action il entend mener pour apporter, en liaison avec les pays de la sous-région et l'ONU, une aide humanitaire rapide à la population d'un pays ami de la France qui n'a que trop souffert.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 25/04/2013

Dès le début de la crise en République centrafricaine, en décembre 2012, qui a finalement abouti à la prise de pouvoir par les rebelles de la coalition « Séléka » le 24 mars 2013, la France a condamné le recours à la force et a appelé les combattants à cesser leurs actions et à négocier la paix, puis à se conformer aux engagements pris à Libreville le 11 janvier 2013. Au Conseil de sécurité des Nations unies, la France a été à l'initiative de plusieurs déclarations appelant les acteurs de cette crise à s'abstenir de toute violence, notamment envers les populations civiles, appelant au respect des droits de l'Homme et avertissant les auteurs de violations qu'ils auraient à rendre des comptes. La France soutient les efforts menés par la Communauté économique des États d'Afrique centrale pour négocier une sortie de crise en Centrafrique, avec l'appui de l'Union africaine. La CEEAC a proposé le 3 avril une transition politique d'une durée de 18 mois placée sous la direction du Premier ministre Nicolas Tiangaye, qui a été nommé à la suite des accords de Libreville, et d'un conseil national de transition représentatif qui élirait un président et voterait les lois, d'ici l'organisation d'élections générales. La forme définitive que prendra ce processus doit être entérinée lors d'un nouveau sommet de la CEEAC. Dans ce contexte, le ministère des affaires étrangères reste attentif aux développements sur le terrain et, conscient de la forte dégradation des conditions de sécurité en raison des actes de pillages et de la crise humanitaire menaçant la population, a appelé les autorités centrafricaines à rétablir d'urgence l'ordre public. Le MAE envisage actuellement de fournir un appui aux acteurs humanitaires qui se trouvent encore en capacité d'intervenir dans la capitale centrafricaine. Dans ce cadre, le Centre de crise pourrait prochainement financer un projet d'aide médicale d'urgence. En janvier 2013, le ministère a déjà débloqué 900.000 € d'aide au bénéfice de la population centrafricaine, afin de financer des projets de relance de la production vivrière, mis en œuvre par le CICR, et d'aide aux populations en situation d'insécurité alimentaire, mis en œuvre par l'ONG « Solidarités International ». Le ministère des affaires étrangères rappelle également la récente création du Fonds d'action extérieure des collectivités territoriales (FACECO), fonds permanent destiné à financer des projets d'aide d'urgence pour les victimes de crises humanitaires à l'étranger et abondé par les collectivités territoriales. Ce fonds, d'ores et déjà opérationnel, est adossé au Centre de crise du MAE.

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