Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRC) publiée le 16/05/2013

M. Pierre Laurent attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la décision du tribunal administratif de Paris d'annuler l'arrêté du 24 août 1976 exigeant la vaccination anti-leptospirose.
À Paris les eaux usées sont devenues de plus en plus nocives avec des conséquences de plus en néfastes sur la santé de ces travailleurs.
Pour les égoutiers de Paris par exemple, cela se traduit par une espérance de vie de sept ans inférieure aux autres populations ouvrières ayant le plus faible taux d'espérance de vie et de 17 ans inférieure à la population de référence nationale.
La vaccination obligatoire contre la leptospirose était l'un des rares éléments positifs pour les égoutiers parisiens ces dernières décennies puisqu'il n'y a jamais eu de cas de cette maladie chez les égoutiers parisiens, contrairement à d'autres égoutiers en France, qui n'étaient pas vaccinés.
Par conséquent, ne serait-il pas nécessaire que le Gouvernement, en concertation avec les acteurs concernés, soit à l'initiative de dispositions légales inscrivant la vaccination contre la leptospirose parmi les vaccinations obligatoires pour le métier d'égoutier en général ?

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 26/09/2013

La leptospirose est une zoonose répandue dans le monde et particulièrement en milieu tropical. Elle est due à la bactérie Leptospira interrogans. Ses principaux réservoirs sont les rongeurs, en particulier les rats, qui excrètent la bactérie dans les urines. L'homme est un hôte accidentel. Les leptospires se maintiennent assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux), ce qui favorise la contamination. La maladie chez l'homme peut cependant être sévère en l'absence de traitement. La leptospirose reste une maladie rare en France métropolitaine, où elle touche environ 300 personnes par an. De nombreux cas sont importés d'autres pays ou régions où cette maladie est un réel problème de santé publique (par exemple dans les départements d'outre-mer où les taux d'incidence sont 10 à 100 fois plus élevés). Certains professionnels (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs...) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques, la pêche, la chasse, ou qui sont en contact avec les urines des animaux sont plus à risque. Chez l'homme, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses. En 2005, le conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) a émis des recommandations relatives à la prévention du risque chez les personnes exposées. Il souligne la faible incidence de cette maladie, sans transmission interhumaine, très dispersée sur le plan socio-professionnel avec une multiplicité d'activités concernées, un schéma vaccinal lourd (trois injections initiales puis des rappels tous les deux ans), des effets secondaires fréquents (réactions locorégionales) et une efficacité vaccinale partielle (il ne protège que contre le Leptospira interrogans Icterohaemorrhagiae, soit environ 30 % des cas). Le CSHPF recommande en conséquence de privilégier une information spécifique dans le cadre des activités exposant à la contamination et l'utilisation de mesure de protection individuelle (port de gants, bottes. . ). La vaccination n'est recommandée que dans certaines indications restreintes, posées au cas par cas, notamment dans le cadre de la médecine du travail et en prenant en compte les risques environnementaux et individuels. Un opuscule largement diffusé est disponible notamment sur le site du ministère des affaires sociales et de la santé.

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