Question de M. PAUL Philippe (Finistère - UMP) publiée le 12/09/2013

M. Philippe Paul appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur le déséquilibre qui s'annonce entre la ressource forestière bretonne et le développement de la demande en bois.
La surface de forêts feuillues augmente mais la qualité de son bois est inégale et insuffisante pour sa valorisation industrielle, à l'exception du peuplier. Ce dernier qui totalise 70 % de la production bretonne de sciage de feuillus, ne représente que 2 % des surfaces forestières régionales. Mais, faute de reconstitution, celles-ci ont diminué de 30 % entre 2003 et 2009.
Les résineux (28 % des surfaces) sont fortement sollicités et la disponibilité régionale (surtout l'épicéa de Sitka) devrait atteindre son maximum vers 2020, si les exportations, notamment vers la Chine, n'accélèrent pas le phénomène de déséquilibre.
Sans des mesures franches de rééquilibrage de la demande et de replantation rapide d'essences résineuses, l'inadéquation de la demande de bois et de la ressource forestière entraînera une rupture sur les marchés
Il lui demande son sentiment en la matière et les dispositions qu'il entend prendre pour y remédier.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 28/11/2013

Une étude de décembre 2012 publiée par l'institut national de l'information géographique et forestière a montré que, pour la Bretagne, la ressource totale en bois feuillu et résineux a plus que doublé de l'année 1980 à 2008, passant de 29 millions de mètres cubes environ à 62 millions de mètres cubes, notamment grâce aux investissements liés au fonds forestier national. Aujourd'hui, la mobilisation accrue de cette nouvelle ressource doit être couplée avec un effort continu de reconstitution des peuplements après exploitation. À cet égard, le peuplier présente un grand intérêt. Cette essence est celle qui croît le plus rapidement et elle répond à une grande diversité d'utilisations industrielles. Par ailleurs, les peupliers constituent à la fois des puits de carbone et une source d'écomatériau pour la transition écologique et énergétique. En outre, cette espèce est compatible avec une activité agroforestière, permettant une double valorisation via le bois d'industrie et l'herbage pour les animaux. Le ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt (MAAF) soutient l'amélioration génétique des peupliers, avec des résultats importants : les premières obtentions du groupement d'intérêt scientifique pour le peuplier, créé en 2001, seront diffusées et plantées à partir de cet hiver 2013-2014. Depuis quelques années, l'exploitation des épicéas de Sitka s'accentue sur le territoire national. En Bretagne, cette essence a été peu à peu substituée au pin maritime pour devenir l'essence la plus exploitée depuis 2005. Parallèlement, l'effort de reboisement ne semble pas à la hauteur des surfaces exploitées, ce qui constitue une réelle préoccupation. Une des priorités du MAAF est donc de relancer la dynamique d'investissement et de reboisement en France, celle-ci devant prendre en compte l'adaptation au changement climatique. Un soutien accru de l'investissement forestier sera ainsi engagé via la création d'un fonds stratégique de la forêt et du bois dans le cadre de la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt dont le projet a été déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale le 13 novembre 2013.

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