Question de M. MARSEILLE Hervé (Hauts-de-Seine - UDI-UC) publiée le 13/02/2014

M. Hervé Marseille attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation des chrétiens d'Orient.

Les exemples démontrant la situation dramatique dans laquelle se trouvent les chrétiens d'Orient ne manquent malheureusement pas. En Syrie, le village historique de Maaloula a été une fois de plus transformé en champ de bataille, le sort de nombreux religieux reste incertain. Depuis 2013, on est sans nouvelles des ecclésiastiques enlevés à Alep. La situation est également particulièrement préoccupante en Irak où l'exode des chrétiens continue face à un climat d'insécurité et à la présence de groupes de djihadistes. En Égypte, il semblerait que 492 églises et bâtiments de services chrétiens aient été incendiés ou attaqués ; les tribunaux manquent d'impartialité et condamnent les victimes coptes tout en relaxant les criminels. La conversion et le mariage forcé des jeunes filles continuent.

La population chrétienne au Moyen-Orient a chuté de 12 % en 60 ans pour s'établir à 8 % et les prévisions annoncent que la population pourrait atteindre les 3 à 4 % à l'horizon 2025.

Les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine ont clairement énoncé leur soutien aux chrétiens d'Orient. Le 1er octobre 2013, la France par l'intermédiaire de son ministre des affaires étrangères reconnaissait que : « Les chrétiens d'Orient (…) non seulement sont menacés, mais sont pourchassés, liquidés ».

La France avait traditionnellement un rôle de défenseur de ces populations.

C'est pourquoi il lui demande d'une part, ce que le gouvernement français entend engager comme actions face à cette situation extrêmement préoccupante et, d'autre part, s'il souhaite coordonner l'initiative d'une action européenne.

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Transmise au Ministère des affaires étrangères et du développement international


Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 08/05/2014

La France défend partout dans le monde la liberté de religion ou de conviction. Elle intervient auprès des États concernés, dans le cadre de sa politique de défense des droits de l'Homme, afin qu'ils assurent la protection du libre exercice des cultes par leurs citoyens et éliminent toute forme de discrimination fondée sur la religion ou la conviction. La politique de la France vis-à-vis des chrétiens au Proche et au Moyen-Orient s'inscrit dans cette politique à portée universelle. Elle inclut notamment le respect des droits des personnes appartenant aux minorités religieuses et prend en compte les liens spécifiques hérités de l'Histoire qu'elle entretient avec les communautés chrétiennes d'Orient, notamment au Liban, en Irak, en Égypte, en Turquie, en Syrie, en Israël et en Palestine. La France connaît les inquiétudes et les craintes des chrétiens du Proche et Moyen-Orient en cette période cruciale et demeure vigilante quant à leur situation. La visite du président de la République au Vatican, le 24 janvier 2014, a permis d'échanger avec le Pape François sur la situation des chrétiens d'Orient et de réaffirmer la mobilisation constante de la France les concernant. La France agit régulièrement pour que le Conseil affaires étrangères de l'Union européenne, comme l'Assemblée générale des Nations unies et le Conseil des droits de l'Homme, condamnent les violences contre les chrétiens. Elle l'a ainsi fait à l'occasion des conclusions du Conseil affaires étrangères du 21 août 2013, qui a fermement condamné les destructions touchant plusieurs dizaines d'églises coptes en Égypte. La France a condamné en outre l'enlèvement des deux évêques orthodoxes d'Alep survenu en avril 2013 ainsi que l'enlèvement des religieuses de Maaloula en décembre dernier. Elle se réjouit de l'annonce de leur libération intervenue le 10 mars 2014. La France demeure préoccupée par la situation des trois prêtres enlevés en 2013, dont le Père Paolo Dall'Oglio.

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