Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - NI) publiée le 04/12/2014

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur l'avenir des orchestres permanents.
Syndicats d'artistes et associations d'employeurs des orchestres et opéras français s'alarment à juste titre pour leur avenir. Au nombre d'une quarantaine en France, dont vingt dépendent de régions, ils emploient, avec les chœurs, environ 4 000 permanents. Le quotidien de ce secteur symphonique et lyrique est rudement frappé par la crise. La profession se précarise à mesure qu'on cherche à faire des musiciens des micro-entrepreneurs, à les payer au cachet. Villes et régions, qui portent majoritairement les crédits, sont confrontées à des transferts de compétences de la part de l'État, cherchent à faire des économies et ne maintiennent pas toujours leurs subventions. Plusieurs orchestres ont ainsi vu fondre leur dotation publique, ce qui ampute non seulement leur programmation, mais les moyens alloués à la formation des musiciens et aux ateliers pédagogiques destinés au public.
C'est pourquoi il lui demande comment elle compte préserver sinon augmenter les budgets et les effectifs de ces orchestres et opéras, afin qu'il puissent continuer à jouer un rôle clé dans la vitalité des territoires en poursuivant leurs indispensables missions de production, de diffusion et d'éducation culturelles.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 20/08/2015

Mise en œuvre aux côtés des collectivités territoriales à la fin des années 60, la politique de l'État en faveur des orchestres à musiciens permanents ambitionne de faire vivre des œuvres du patrimoine et du répertoire contemporain, dont l'illustration au profit d'un large public constitue l'un des enjeux essentiels de la vie musicale nationale. La permanence des musiciens qui composent ces orchestres répond à un objectif artistique lié à la complexité grandissante des œuvres orchestrales composées à partir de la première moitié du XIXe siècle. Elle contribue parallèlement à structurer, au plan national, l'emploi des musiciens. Globalement, en dehors des deux orchestres opérateurs de l'État (l'Orchestre de Paris et l'Ensemble intercontemporain) et des trois intégrés dans une maison d'opéra, l'État soutient 19 orchestres à hauteur de 21,2 M€, ce qui représente 21 % de leurs subventions. Les villes contribuent, pour leur part, à hauteur de 45,6 %, les régions de 28,5 %, tandis que les départements ne participent qu'à hauteur de 4,7 %. Depuis plusieurs années, l'effort de l'État est sensiblement stable dans le financement de ces formations, mais il est sûr que certaines structures sont aujourd'hui confrontées à des évolutions de charges qui ne peuvent être compensées par des recettes propres de billetterie ou de mécénat. Par ailleurs, l'évolution du cadre territorial amène les pouvoirs publics à s'interroger sur l'impact de la réforme en cours sur l'offre symphonique à moyen terme. C'est pourquoi, en avril dernier, le ministère de la culture et de la communication a confié à M. Laurent Langlois, professionnel reconnu dans le domaine symphonique, une mission d'étude sur les orchestres, afin d'évaluer la façon dont pourrait évoluer l'offre symphonique française. Cette étude doit permettre de tracer des voies nouvelles capables de guider les pouvoirs publics dans cette politique, en tenant compte du cadre d'expression artistique, économique et social de ces orchestres.

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