Question de Mme GHALI Samia (Bouches-du-Rhône - Socialiste et républicain) publiée le 17/09/2015

Mme Samia Ghali attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur le débat autour du terminal de transports combinés de Mourepiane (TTCM) et les sur les bouleversements que ce projet occasionnerait s'il était mené à son terme dans l'état actuel des choses.

Le grand port maritime de Marseille (GPMM), avec la réalisation du TTCM, souhaite atteindre l'objectif louable, et recherché par tous, de rendre au port de Marseille son attractivité, redynamisant ainsi l'activité économique et la création d'emploi. Elle comprend cette logique et il n'échappe à personne que le port est un atout majeur de Marseille.

Toutefois, ce projet financé à 66 % par de l'argent public ne peut se construire à marche forcée, en tournant le dos aux interrogations et réserves légitimes des habitants des quartiers concernés et des élus locaux. Dans une démarche de défense de ce territoire, des commerces de proximité, du cadre de vie et du patrimoine des habitants, elle a demandé à ce que des garanties soient fournies par le GPMM, la SNCF et Projenor, en termes de pollution sonore et de l'air.

Ainsi, le désenclavement des quartiers nord de Marseille, une de ses priorités, partagées au plus haut niveau de l'État, est clairement remis en cause par la suppression du passage à niveau de Saint-André prévu dans le projet du TTCM. Le choix de l'ouverture aux transports de ces zones est le fruit d'une réflexion concertée à laquelle l'ensemble des services de l'État ont été associés ; or la suppression du passage à niveau de Saint-André mettrait en péril le projet de tramway reliant Arenc à Saint-Henri, pour y favoriser une activité de fret. La relégation des populations au profit d'une activité industrielle, qui n'apportera pas (ou peu) d'emplois et dont les bénéfices économiques sont incertains ne peut pas être acceptée sans projet alternatif concret de la part de SNCF réseau, d'autant que ce passage à niveau représente un véritable carrefour, dans les quartiers nord, permettant quotidiennement aux habitants de circuler, d'irriguer la zone franche urbaine, d'accéder à l'autoroute et aux entreprises alentour, ou encore de desservir le lycée Saint-Exupéry (plus grand lycée de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur). Ces craintes ont fait l'objet de questions auxquelles les entités en charge du projet n'ont apporté ni réponse, ni solution.


Au vu de l'argent public investi (40 millions d'euros sur les 60 millions d'euros investis dans le projet), ces interrogations trouvent d'autant plus de sens que les habitants de ce secteur observent, impuissants, l'installation d'activités leur portant en tout point préjudice, sans contrepartie en matière de transport, d'emploi ou d'aménagement urbain.

Aujourd'hui, ce silence inquiète les habitants, et l'interpelle en tant que maire de secteur de Marseille.

C'est pourquoi elle a demandé au préfet que l'enquête publique initialement prévue pendant les vacances scolaires soit repoussée à septembre 2015, ce qu'il a accepté.

Pendant près de 30 ans, les habitants ont assisté impuissants à la mutation de leurs quartiers, par la création de grandes cités dont la quasi totalité font l'objet de projets de rénovation urbaine (PRU), par la réalisation d'autoroutes qui les prennent en étau, par l'implantation de carrières nuisant aux espaces naturels, par le stockage de déchets d'amiante qui y est lié et par la présence de containers aux abords des habitations.

Toutes ces contraintes imposées obligent aujourd'hui à la vigilance voire même à la méfiance.

Elle souhaite recevoir des réponses claires, afin que puisse se poursuivre une concertation respectueuse des intérêts d'une population qui depuis des décennies est pénalisé au profit du rayonnement partiel et déséquilibré de Marseille.

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Transmise au Ministère auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports


La question est caduque

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