Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - Communiste républicain et citoyen) publiée le 26/05/2016

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre des affaires étrangères et du développement international à propos du rôle de la diplomatie française dans le processus de paix en Colombie.

Alors que le processus de paix entre le Gouvernement et les forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) est bien entamé, ce sont de nouvelles négociations qui viennent de s'amorcer avec un second groupe armé, l'armée de libération nationale (ENL). Mais depuis le début de l'année 2016, ce sont 54 agressions dont 13 assassinats qui ont été commis à l'encontre de défenseurs des droits humains et des leaders des mouvements sociaux, remettant en cause la viabilité des accords à venir.

La France, qui accompagne activement les processus de paix, a un rôle majeur dans ces négociations, notamment en tant que sixième investisseur étranger.

C'est pourquoi elle lui demande comment la diplomatie française entend, à travers les moyens politiques et financiers dont elle dispose, appuyer le processus de paix en encourageant une véritable consultation de l'ensemble de la société civile colombienne dans l'élaboration des négociations, mais aussi garantir une véritable protection des personnes engagées dans la défense des droits de l'homme.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 07/07/2016

La France soutient activement la réconciliation nationale et le processus de paix en Colombie, qui associent toutes les composantes de la société colombienne. Fin 2012, au lancement des négociations, la France a dégagé 1,1 million d'euros de crédits pour accompagner les efforts de la société civile et d'acteurs institutionnels en faveur de la paix en Colombie. Une subvention de 500 000 euros a ainsi été versée au centre national de la mémoire historique (CNMH) pour promouvoir la réconciliation nationale par la création du musée itinérant des « Montes de Maria » dans la région de Bolivar. La France a également parrainé, à l'occasion de la visite du Premier ministre en Colombie en juin 2015 à Bogota le lancement de l'Observatoire international de la sortie de violence, en partenariat entre le CNMH et la fondation de la Maison des sciences de l'Homme à Paris. Ces actions volontaires se poursuivent, en dépit des fortes contraintes budgétaires. En mai 2016, 150 000 euros ont été engagés pour la mise en œuvre du plan d'action agricole bilatéral signé en juin 2015. Ce plan d'action viendra soutenir le premier accord partiel obtenu dans les négociations de paix, qui porte sur la réforme rurale intégrale. Une subvention de 300 000 euros a été décidée, au titre des crédits de sortie de crise, pour mener à bien un projet de déminage en faveur de communautés rurales dans la région de Cordoba. L'ambassade de France à Bogota, tant à titre bilatéral qu'en coordination avec ses partenaires de l'Union européenne, veille à encourager les défenseurs des droits de l'Homme. Conjointement avec l'ambassade d'Allemagne, elle promeut notamment le rôle de la société civile en remettant chaque année, depuis 2010, le prix franco-allemand des droits de l'Homme « Antonio Nariño », à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'Homme. Parallèlement à cet événement, en décembre 2015, l'ONG « ENDA-Colombie » s'est vu remettre à Paris le prix des droits de l'Homme de la République française par la ministre de la Justice. Enfin, plusieurs manifestations organisées dans le cadre de la « Saison de la France en Colombie », qui s'ouvrira en décembre prochain à Bogota, feront la promotion des droits de l'Homme et de la réconciliation nationale en Colombie.

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