Question de Mme PEROL-DUMONT Marie-Françoise (Haute-Vienne - Socialiste et républicain) publiée le 30/06/2016

Mme Marie-Françoise Perol-Dumont attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du développement et de la francophonie sur la politique de développement à mener en faveur de l'éducation.
L'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) estime que si les pays développés allouaient à l'éducation, dans le cadre de l'aide au développement, 4 à 6 % de leur PIB et 15 à 20 % des dépenses publiques, tout en construisant des solutions de financements innovants basées sur les partenariats, ces investissements permettraient non seulement de sortir plusieurs millions de personnes de la pauvreté, mais également de développer la croissance économique des pays concernés.
Alors que la semaine mondiale d'action pour l'éducation du 24 au 30 avril 2016 était organisée sur le thème « investir dans l'éducation d'aujourd'hui contribuera à financer un avenir meilleur demain », elle lui demande comment la France peut contribuer à cette prise de conscience.

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Transmise au Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires étrangères et du développement international, chargé du développement et de la francophonie


Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires étrangères et du développement international, chargé du développement et de la francophonie publiée le 29/12/2016

La France, qui a fait de l'éducation et de la formation de sa jeunesse une priorité nationale, traduit cet engagement dans sa politique extérieure. Elle appuie les pays dans l'amélioration de l'accès de toutes et de tous à une éducation de qualité. En 2014 [1], la France a ainsi consacré 1,2 milliard d'euros à l'éducation (en bilatéral et en multilatéral), soit 15 % de son aide publique au développement totale. En cohérence avec la Déclaration d'Incheon et le Cadre d'action éducation 2030 de l'UNESCO, à la rédaction desquels elle a activement participé, la France mobilise ses partenaires pour contribuer à accroître le financement global de l'éducation. M. André Vallini, secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chargé du Développement et de la Francophonie, a fait de l'éducation, en particulier en situation de crise prolongée, une des priorités de son action. À l'occasion de la Semaine mondiale d'action de la Campagne mondiale pour l'éducation (CME), le ministère des Affaires étrangères et du Développement international a organisé à Paris, le 4 mai 2016, une conférence internationale : « Financer durablement l'éducation ? Mobilisation et innovation pour l'éducation dans les pays francophones ». Celle-ci a rassemblé 200 personnes, dont le Conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies (Dr Jeffrey Sachs) et le Rapporteur spécial sur le droit à l'éducation (M. Kishore Singh). Elle a été organisée en partenariat avec l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et la coalition des organisations de la société civile pour l'éducation (Coalition Education). Cette journée a permis de faire émerger des propositions concrètes pour mobiliser plus et mieux les ressources domestiques pour l'éducation, accroître son financement international et améliorer l'efficience de la dépense éducative, notamment en investissant dans la recherche et l'innovation. Soulignant l'objectif commun des gouvernements, des organisations internationales et de la société civile de mobiliser davantage de ressources en faveur de l'éducation, le secrétaire d'État, M. André Vallini, a annoncé que la contribution de la France au Partenariat mondial pour l'éducation (PME) serait portée à 8 millions d'euros pour l'année 2016 ce qui constitue un accroissement notable. Les recommandations de la conférence ont été transmises à la Commission internationale sur le financement de l'éducation, présidée par l'Envoyé spécial des Nations unies pour l'éducation (M. Gordon Brown) et placée sous l'égide du secrétaire général des Nations unies. En articulation avec ses actions multilatérales, la France veillera, au niveau bilatéral, à : mettre en œuvre des initiatives innovantes pour le financement de l'éducation en ciblant une meilleure mobilisation des ressources internes des pays partenaires, la mise en place d'un financement externe de l'éducation à la hauteur des enjeux (notamment démographiques, en particulier dans la région du Sahel) et l'optimisation de la dépense éducative ; soutenir les investissements en faveur de l'éducation via le canal multilatéral, notamment auprès du Partenariat mondial pour l'éducation, pour renforcer une capacité d'action globale, générer des effets de levier, préserver les biens publics mondiaux et diminuer les coûts de transaction ; contribuer à la création de conditions favorables au développement de véritables écosystèmes éducatifs pour améliorer l'équité et la qualité de l'éducation, et stimuler les capacités d'innovation, en lien avec le numérique, tout en mobilisant les acteurs publics et privés de l'éducation. En septembre 2016, lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le secrétaire d'État a annoncé une contribution de 2 millions d'euros au fonds « Education cannot wait », porté par M. Gordon Brown, pour répondre au défi de l'éducation en situation d'urgence.  [1] Derniers chiffres disponibles du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE.

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