Question de M. MAGNER Jacques-Bernard (Puy-de-Dôme - Socialiste et républicain) publiée le 23/11/2016

Question posée en séance publique le 22/11/2016

M. Jacques-Bernard Magner. Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Madame la ministre, tout d'abord, je tiens à le dire haut et fort dans cet hémicycle : je regrette profondément que la majorité sénatoriale ait refusé de discuter le budget de l'éducation nationale pour l'année 2017 (Applaudissements sur plusieurs travées du groupe socialiste et républicain. – Exclamations sur plusieurs travées du groupe Les Républicains.), comme tous les autres budgets, d'ailleurs.

Pourtant, l'éducation nationale, c'est un budget de 93 milliards d'euros (M. Alain Gournac s'exclame.), dont près de 69 milliards d'euros pour l'enseignement scolaire. Et ces crédits sont en augmentation de 4,5 % par rapport à 2016,…


M. Philippe Dallier. Formidable !


M. Jacques-Bernard Magner. … après une progression de près de 12,7 % sur les cinq dernières années.

L'école, c'est le premier budget de la Nation.


Un sénateur du groupe Les Républicains. Ah bon ? (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)


M. Jacques-Bernard Magner. C'est notre priorité absolue. Or, vous le savez, il a fallu à la fois rattraper les années de casse du gouvernement précédent (Mais oui ! sur plusieurs travées du groupe Les Républicains.) – je vous rappelle les 80 000 suppressions de postes – et refonder l'école de la République. (M. Antoine Lefèvre sourit.)

De grands chantiers ont déjà été entrepris durant les cinq dernières années. J'en cite quelques-uns : la création de 60 000 postes d'enseignants ; la construction d'une véritable formation des enseignants ; la mise en place d'une nouvelle organisation du temps scolaire ; la lutte contre le décrochage scolaire, qui permet aujourd'hui de passer sous la barre de 100 000 décrocheurs ; la mise en œuvre d'une école inclusive, avec les moyens qui s'y rattachent ; la lutte contre les violences et les inégalités en milieu scolaire ; le développement de l'éducation artistique et culturelle à l'école.

Madame la ministre, aujourd'hui, vous mettez l'accent sur un autre chantier, tout aussi important à nos yeux : l'orientation et l'insertion professionnelle des jeunes.


M. Marc Daunis. Majeur !


M. Jacques-Bernard Magner. À ce sujet, vous venez de prendre plusieurs initiatives dans le cadre de la semaine École-Entreprise qui se déroule actuellement dans notre pays. Pouvez-vous nous en préciser le contenu ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain. – Mmes Aline Archimbaud et Hermeline Malherbe ainsi que M. Alain Bertrand applaudissent également.)

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 23/11/2016

Réponse apportée en séance publique le 22/11/2016

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre question.

M. Philippe Dallier. Téléphonée !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Bien sûr, l'école doit apporter aux élèves des connaissances, des compétences et une culture commune. Cependant, dans le même temps, elle doit toujours veiller à les préparer à leur insertion professionnelle. Elle ne peut pas se dédouaner de cette mission, qui, je le rappelle, est inscrite au code de l'éducation. En conséquence, elle doit entretenir des liens étroits avec l'entreprise, avec la sphère économique, avec le monde professionnel.

En réalité, en cette semaine École-Entreprise, je n'annoncerai pas de nouveaux chantiers : je ferai le point sur tout ce qui a été accompli, en la matière, depuis le début de ce quinquennat. Ces initiatives n'ont jamais fait les gros titres des journaux. Pourtant, elles sont absolument essentielles. En voici quelques exemples.

Tout d'abord, les élèves devaient jusqu'à présent attendre la classe de troisième pour faire leur première expérience du monde professionnel, sous la forme du stage d'observation que tout le monde connaît. Depuis l'année dernière, nous proposons ce que nous appelons le parcours Avenir.

Ainsi, depuis la classe de sixième, en continu, chaque année et systématiquement, les élèves bénéficieront de visites d'entreprise ; des professionnels viendront à leur rencontre au sein de leur classe ; les élèves eux-mêmes pourront créer des mini-entreprises. Parallèlement, le stage de troisième sera conservé.

Ensuite, nous avons décidé d'agir en faveur de ceux qui, précisément, ne parvenaient pas à trouver leur stage de troisième. Cette situation était insupportable. Elle constituait une première expérience de la discrimination. Depuis cette année, et ce sur ma demande, 330 pôles de stages ont été créés sur l'ensemble du territoire. Constituées à l'échelle des bassins d'emploi, ces brigades ont pour mission d'obtenir des stages aux jeunes qui n'en ont pas trouvé par eux-mêmes.

Enfin, nous nous sommes penchés sur les problématiques d'orientation. Pour être bien vécue, celle-ci doit être choisie par les élèves. Les enfants choisissent leur orientation en troisième. Grâce aux dispositions que je viens d'indiquer, ils seront mieux éclairés durant leur scolarité au collège. En outre, cette année, s'y ajoutera la nouveauté suivante : lorsqu'ils arriveront en seconde professionnelle, les élèves pourront, jusqu'aux vacances de la Toussaint, changer d'orientation s'ils estiment que celle-ci ne leur convient pas.

Monsieur le sénateur, voilà quelques exemples des nouveautés mises en œuvre par le Gouvernement. J'en suis persuadée, ces mesures resserrent les liens entre l'école et le monde professionnel. Ainsi, elles améliorent l'orientation de tous les élèves ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain. – Mmes Aline Archimbaud et Hermeline Malherbe ainsi que M. Alain Bertrand applaudissent également.)

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