Question de Mme PRUNAUD Christine (Côtes-d'Armor - CRCE) publiée le 16/11/2017

Mme Christine Prunaud attire l'attention de Mme la ministre du travail sur l'accès à l'emploi des jeunes. Depuis de nombreuses années, de multiples dispositifs ont été mis en œuvre afin de faciliter l'insertion des jeunes sur le marché du travail. Un récent sondage Ipsos pour l'association « Nos quartiers ont des talents » daté d'octobre 2017 met en lumière les inquiétudes des jeunes en la matière. En effet, 50 % d'entre eux penseraient que leur manque d'expérience professionnelle est un frein dans leur accès à l'emploi, 21 % des jeunes interrogés cumuleraient les stages sans parvenir à se faire embaucher et 36 % actuellement en recherche d'emploi enchaîneraient plusieurs contrats précaires sans se faire embaucher en contrat à durée indéterminée (CDI). Ces chiffres sont d'autant plus alarmants dans le contexte de la réforme du code de travail engagée par le Gouvernement où la flexibilité est couplée à la précarisation des contrats de travail.
C'est pourquoi, elle lui demande de lui préciser les mesures envisagées pour lutter contre le chômage et la précarité des jeunes.

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Réponse du Ministère du travail publiée le 08/02/2018

La politique de l'emploi en faveur des jeunes repose sur une large gamme d'outils de nature à répondre à la diversité des besoins et à la situation de chaque jeune. Elle permet ainsi de mobiliser des outils visant l'accompagnement renforcé et personnalisé (Accompagnement intensif des jeunes par Pôle emploi ou la Garantie jeunes prescrite par les missions locales), la formation qualifiante ou de deuxième chance (Ecoles de la deuxième chance (E2C), EPIDE), l'accès à l'emploi (Insertion dans l'activité par l'économie) ou la création d'entreprises. Il s'agit aujourd'hui moins de diversifier cette politique de l'emploi que de la densifier et de la rendre toujours plus adaptable à la situation de chaque jeune. Dans un contexte budgétaire contraint, le Gouvernement s'est engagé à renforcer la stratégie de coordination de l'offre dans une logique de décloisonnement, permettant d'améliorer la complémentarité des interventions en faveur de l'emploi des jeunes et d'améliorer la lisibilité par les publics cibles. Le Grand Plan d'Investissement 2018-2022 consacre 15 milliards d'euros à la formation professionnelle sur un total de 57 milliards d'euros, pour bâtir une société de compétences et lutter durablement contre le chômage. Le Plan d'Investissement compétences (PIC) a pour objectif de former deux millions de demandeurs d'emploi peu qualifiés, dont un million de jeunes dits « décrocheurs » et éloignés du marché du travail. La priorité sera donnée au repérage de tous les jeunes en situation de « NEET » (ni en emploi, ni en études, ni en formation) peu ou pas qualifiés et non accompagnés par le service public de l'emploi, notamment les décrocheurs et tous ceux qui sont en grande précarité sociale et financière, qui relèvent du droit à la Garantie jeunes. Afin d'accompagner cette ambition, le PIC prévoit également un renforcement des solutions d'accompagnement qui peuvent être proposées aux jeunes en complémentarité avec les solutions d'accès à l'emploi et à la qualification. Dès 2018, le nombre de jeunes bénéficiaires de la Garantie jeunes est porté à 100 000 (86 000 en 2017). Le nombre de places disponibles dans les solutions dites « de deuxième chance » (E2C et EPIDE) sera également renforcé. Le Gouvernement a également la volonté d'opérer une véritable transformation de la formation professionnelle et particulièrement de l'apprentissage. Il s'agit de porter cette filière au même niveau d'excellence qu'elle peut l'être par ailleurs en Europe, et de mettre les entreprises et les jeunes au coeur d'un nouveau système. Ces sujets sont actuellement mis sur la table de la concertation avec l'ensemble des acteurs. La réponse doit être à la hauteur des attentes des jeunes. L'apprentissage doit devenir une aspiration personnelle autant qu'un choix professionnel. Par ailleurs, la création des « emplois francs », accessibles à tous les demandeurs d'emplois issus des quartiers prioritaires de la ville sur des territoires faisant partie de l'expérimentation, sans aucune condition d'âge ni de secteur d'activité, qui vise à verser une prime aux entreprises qui embauchent des habitants issus de ces quartiers où le chômage est 2,5 fois plus élevé que la moyenne nationale, est une réponse aux barrières à l'emploi et aux discriminations territoriales qu'ils subissent. Alors que la généralisation de la mesure est prévue en 2020, si son évaluation est probante, le Gouvernement a décidé d'accélérer sa mise en œuvre par le biais d'une expérimentation sur certains territoires (département de Seine-Saint-Denis, agglomérations de Val-de-France et Cergy-Pontoise dans le Val-d'Oise, territoire du Grand Paris Sud englobant Grigny et Evry dans l'Essonne, métropole de Marseille, métropole européenne de Lille, agglomération d'Angers).

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