Question de M. BARGETON Julien (Paris - LaREM) publiée le 16/01/2020

Question posée en séance publique le 15/01/2020

M. Julien Bargeton. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie et des finances.

En 2018, la France a attiré 339 projets industriels issus d'investissements étrangers, ce qui la place, en la matière, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Près d'un euro sur cinq investis en Europe l'est dans notre pays ! Dans ce contexte va se tenir le sommet « Choose France ». La première question que je voudrais vous poser est celle de savoir ce que nous attendons, collectivement, de ce sommet, et ce qu'en attend le Gouvernement.

Pour redistribuer la richesse, il faut d'abord la créer. Cela vaut d'ailleurs pour l'assurance chômage, la retraite, les accidents du travail, la politique familiale. Si l'État, les collectivités locales, les établissements publics participent et contribuent à cette création de valeur, ce sont d'abord et avant tout les entreprises de notre pays qui créent la valeur. (Exclamations sur les travées du groupe CRCE.)

Les premiers bons résultats doivent nous encourager à poursuivre. La France a trop longtemps souffert d'un déficit de compétitivité, qui se traduisait par un déficit commercial et par un taux de chômage élevé. Il existe encore des obstacles, d'ailleurs, tant internes qu'externes, liés notamment au risque de guerre commerciale qui menace.

Certains des textes votés depuis 2017, et même, dirais-je, de nombreux textes votés depuis 2017 contribuent à redresser la compétitivité de notre pays. Même si les oppositions – c'est leur droit et c'est leur rôle – ne partagent pas cette opinion, je suis convaincu, moi, qu'une grande partie des textes notamment fiscaux que nous avons adoptés ont contribué à renforcer l'attractivité de la France.

Créer de la richesse, c'est aussi créer de l'emploi ; et, d'ailleurs, pour la première fois depuis vingt ans, l'emploi industriel est reparti à la hausse. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Ce chantier est devant nous ; il faut le poursuivre, parce que 50 000 emplois sont non pourvus dans l'industrie. (Brouhaha sur les travées du groupe Les Républicains.)

Plusieurs sénateurs du groupe Les Républicains. Et la question ?

M. Julien Bargeton. J'en ai déjà posé une, mes chers collègues. (Ah ! sur les travées du groupe Les Républicains.) Ma question, monsieur le ministre, est la suivante : quels leviers et quelles priorités pour inscrire cette performance française dans la durée ? (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)


Réponse du Ministère de l'économie et des finances publiée le 16/01/2020

Réponse apportée en séance publique le 15/01/2020

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie et des finances.

M. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, la France est devenue la nation industrielle la plus attractive en Europe. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains. – Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.) Et je pense que cela devrait réjouir toutes les sénatrices et tous les sénateurs de cette assemblée. La France, pour la première fois depuis dix ans, a créé 12 000 emplois industriels en 2018, et 12 000 emplois industriels en 2019. Tous, ici, nous devrions nous réjouir de voir la France redevenir enfin une grande nation industrielle.

Et tout ça n'est pas tombé du ciel ! Tout ça, monsieur le sénateur, c'est le fruit de la politique conduite par le Premier ministre, par le Président de la République, avec votre soutien. (Protestations sur les travées des groupes Les Républicains, SOCR et CRCE.)

La baisse de la fiscalité sur le capital permet d'investir dans l'industrie ; si les décisions qui ont été prises dans ce domaine ne l'avaient pas été, il n'y aurait pas eu de réindustrialisation du pays.

M. Jean-Louis Tourenne. C'est faux !

M. François Patriat. Ça vous ennuie, mes chers collègues ?

M. Bruno Le Maire, ministre. Les décisions que nous avons prises en matière de formation et de qualification pour rendre les métiers industriels plus attractifs sont suivies d'effets : les jeunes sont plus nombreux, aujourd'hui, à s'orienter vers lesdits métiers.

Nous avons par ailleurs, avec Agnès Pannier-Runacher, réorganisé toutes les filières industrielles pour leur donner plus de cohérence et de puissance. Je vous le dis : nous sommes sur la bonne voie, et nous allons redoubler d'efforts pour inscrire ces résultats dans la durée. Le pacte productif sur lequel nous travaillons depuis maintenant plusieurs mois doit nous doter d'une industrie puissante et décarbonée.

M. Jean-Louis Tourenne. Vous voulez dire déshumanisée ?

M. Bruno Le Maire, ministre. Notre objectif, dans les années qui viennent, est d'ouvrir de nouvelles filières industrielles, de nous placer sur les marchés porteurs, d'investir davantage dans l'innovation et dans les nouvelles technologies, de former plus d'ingénieurs et de faire de la France la première puissance industrielle en Europe. C'est à notre portée, et nous y arriverons ! (Applaudissements sur les travées du groupe LaREM.)

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