Question de Mme RENAUD-GARABEDIAN Évelyne (Français établis hors de France - Les Républicains-R) publiée le 09/04/2020

Mme Évelyne Renaud-Garabedian attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'avenir du réseau culturel français à l'étranger. En cette période de pandémie, la plupart des alliances et instituts français ont été contraints de fermer leurs portes avec une perspective de réouverture aléatoire pour nombre des alliances qui ne possèdent en effet pas pour la plupart la trésorerie suffisante pour supporter une cessation temporaire de leurs activités. Faute de ressources numériques suffisantes et d'une plateforme en ligne adaptée, nombre d'alliances et d'instituts français n'ont en effet pu assurer la continuité de leurs cours et organiser un enseignement à distance. Elle souhaiterait savoir quel soutien le Gouvernement entend apporter à notre réseau culturel à l'étranger, source de nombreux emplois et vecteur de notre rayonnement culturel et économique dans le monde. Elle lui demande également si un plan global de modernisation de ce réseau dans le domaine digital est envisagé, à l'heure où la dématérialisation des contenus et des services se révèle plus que jamais impérieuse.

- page 1654

Transmise au Ministère de l'Europe et des affaires étrangères


Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 12/11/2020

Au sein du dispositif de diplomatie culturelle, le réseau des 124 instituts français rattachés aux ambassades (98 instituts français généralistes, et 26 instituts français de recherche), autofinancé à 75% en moyenne, est très dépendant de ses ressources propres, principalement la vente de cours de langues, les certifications de niveau de langue française (diplôme d'études en langue française (DELF), diplôme approfondi de langue française (DALF), test de connaissance du français (TCF), test d'évaluation du français adapté pour le Québec (TEFAQ) ), ainsi que les inscriptions étudiantes sur la plateforme "Études en France". Le réseau des 830 alliances françaises en activité dans le monde vit une situation analogue. Néanmoins, notre réseau résiste à la crise actuelle et a su s'adapter, dans l'urgence, pour répondre aux besoins de ses clients et de ses partenaires (cours de langue en ligne, offre culturelle numérique, entretiens à distance avec les étudiants dans le cadre de la procédure "Etudes en France"). Il a su également réorganiser le travail de ses agents expatriés et locaux, dans le cadre de la mise en place des plans de continuité d'activité (PCA) et par un recours massif au télétravail. Dans ce contexte, l'autonomie financière des EAF (établissements à autonomie financière) fait ainsi la preuve de son utilité et de son agilité pour répondre aux besoins les plus urgents au niveau local. Face à la crise, la mobilisation du ministère de l'Europe et des affaires étrangères est totale, afin de préserver ce pilier de la diplomatie globale : - des instructions ont été adressées aux services pour répondre au besoin immédiat de trésorerie des instituts français locaux comme des alliances françaises, et faire face à l'incertitude du calendrier de réouverture et à la perte substantielle de recettes, notamment pour payer les charges courantes obligatoires : salaires, charges fixes, demandes éventuelles de remboursement des clients. Dans ce cadre, une flexibilité de gestion a été accordée aux postes, leur permettant de mobiliser, sur autorisation du ministère, jusqu'à 8% des crédits fongibles pour les affecter aux instituts français. Dans le même esprit, une enveloppe de 2 M€ est mobilisée au sein du programme 185 afin de venir en aide aux instituts français ou aux alliances françaises les plus en difficulté ; - le ministère et l'Institut français de Paris, opérateur pour l'action culturelle extérieure, se sont employés à développer des ressources numériques à disposition des réseaux, dans cette période de « gel » des mobilités artistiques et culturelles et du recours massif à l'enseignement à distance. Le développement ambitieux d'offres numériques nouvelles et adaptées aux contextes locaux, dans le domaine de l'e-éducation et de l'e-culture, notamment dans le secteur des Industries culturelles et créatives - ICC (spectacles en ligne, expériences et visites virtuelles de musées, MOOC, visio-conférences pour le débat d'idées, cours en ligne), constituera une des réponses pour permettre un rebond dynamique des activités du réseau. Le redémarrage des activités va prendre du temps et l'impact de la crise sanitaire sur le fonctionnement du réseau de coopération et d'action culturelle à l'étranger se poursuivra selon toute vraisemblance en 2021. Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères continuera à suivre avec attention la situation de l'ensemble du réseau, notamment dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2021.

- page 5300

Page mise à jour le