Question de M. ALLIZARD Pascal (Calvados - Les Républicains) publiée le 25/06/2020

M. Pascal Allizard attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire à propos de la politique française en matière d'éoliennes.
Il rappelle que la politique française qui se veut volontariste en matière d'énergies renouvelables n'a pas donné les résultats escomptés dans le domaine de l'éolien, en particulier au regard de son coût.
Dans un rapport de 2018, la Cour des comptes relevait les soutiens publics très coûteux à l'éolien qui en outre avaient pu « donner lieu à des effets d'aubaine pour une partie des installations ».
De plus, alors qu'aucune véritable politique industrielle n'a été mise en œuvre, la Cour relevait que la France ne comptait aucun ensemblier d'éoliennes terrestres et a perdu ses champions sur l'éolien offshore en comparaison avec la compétitivité du tissu industriel allemand.
Enfin, les grands projets à venir auront un impact important sur le patrimoine et les paysages, ce qui inquiète les associations de protection de l'environnement.
Les résultats de la consultation publique sur le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie 2019-2028 montraient des avis largement défavorables à l'éolien, en particulier chez les ruraux, et des inquiétudes dans les domaines de la santé, des paysages, de la transparence, du coût financier et environnemental des projets.
Par conséquent, il souhaiterait savoir si le Gouvernement entend mieux maîtriser les coûts et revoir le système de subventions. En complément il souhaite savoir si le Gouvernement envisage de soutenir une politique industrielle ambitieuse et favoriser des solutions souveraines dans le domaine de l'éolien.

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Transmise au Ministère de la transition écologique


Réponse du Ministère de la transition écologique publiée le 08/10/2020

Les objectifs du Gouvernement en matière de développement de l'éolien sont portés par la Programmation pluriannuelle de l'énergie, qui a fait l'objet d'un processus très large de concertation et de consultation. L'éolien terrestre est un moyen de production d'électricité compétitif. Produire 1 MWh à terre coûte en moyenne de 60 € à 70 € et les coûts de l'éolien ne cessent de baisser dans les appels d'offres lancés par le Gouvernement. Par ailleurs, les éoliennes n'utilisent pas de combustibles pour fonctionner. Cette consommation nulle de combustible permet également de réduire dans la durée les importations et a un impact positif sur la balance commerciale française. Bien qu'aucun grand turbinier ne soit pour l'instant installé en France, le secteur éolien crée de l'activité économique et de l'emploi sur tout le territoire. Par exemple, la filière éolienne représentait en 2018 plus de 18 200 emplois en France, dont 1 100 emplois nouveaux en 2018. L'étude de l'Ademe sur la filière éolienne française prévoit que le nombre d'emplois pourrait se situer entre 40 000 et 75 000 en 2035, avant d'atteindre 60 000 à 95 000 emplois en 2050. Les emplois actuels se répartissent dans 1 070 sociétés actives dans l'éolien, en premier lieu celles spécialisées sur les études et le développement ou l'ingénierie et la construction. La construction mobilise en particulier les entreprises ou groupes nationaux, dans le terrestre (Eiffage, Vinci, Nord Est TP, etc.) comme dans l'offshore (Bourbon, Jifmar, Louis Dreyfus Armateurs, etc.). Enfin, le rapport EY/SER de février 2020 montre que les retombées fiscales et la valeur ajoutée générées par les énergies renouvelables sont bien supérieures aux montants des soutiens publics qui leur sont consacrés. Chaque euro de soutien public investi dans les énergies renouvelables génère en moyenne 2 euros de valeur ajoutée en 2019. L'éolien est donc une filière matière, économique et fiable, comme l'a montré la crise sanitaire que nous traversons.

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