Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 25/02/2021

M. Laurent Burgoa appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la situation de détresse des manadiers (éleveurs de taureaux et chevaux de race camarguaise).

Suite à la Covid-19 ou, plus exactement, aux confinements, de nombreux manadiers n'ont pas réalisé le moindre chiffre d'affaires ; les fêtes camarguaises ayant été annulées et l'agro-tourisme très fortement impacté. Par ailleurs, ces confinements ont aussi contribué à une baisse d'achat de viande d'appellation d'origine protégée (AOP).

Du fait de leur statut, ils éprouvent de fortes difficultés à bénéficier du fonds de solidarité.

La situation des manades est particulièrement grave en raison de la structuration de leur activité : les charges « incompressibles » représentent 75 % de leurs charges. Ceci étant dû à un élevage extensif sur de vastes territoires, avec des animaux qu'il faut bien sûr nourrir toute l'année.

Une enquête, menée par la fédération des manadiers, auprès de 116 manades, a permis d'estimer que la filière avait perdu 15 millions d'euros sur l'année 2020. Les frais vétérinaires, d'assurances, de maréchalerie, d'entretien des bovins et chevaux sont identiques mais pèsent bien plus lourd.

Il craint des faillites, des drames humains mais aussi une perte de la culture camarguaise. Il lui demande quelles sont les décisions que le Gouvernement compte prendre.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 08/07/2021

La crise sanitaire qui se poursuit depuis plusieurs mois a des impacts importants pour les filières agricoles et agroalimentaires. Afin de faire face à la pandémie de covid-19, le Gouvernement a adopté dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire des dispositions de limitation de circulation et de rassemblement du public. Dans ce contexte, comme certaines autres filières, l'élevage de taureaux pour les courses camarguaises, la manade, est confronté à l'annulation de la très grande majorité des événements festifs. Pour préserver les entreprises et les secteurs touchés par la crise, le Gouvernement a mis en place rapidement des mesures transversales de soutien : prêts garantis par l'État, activité partielle, fonds de solidarité. Les exploitations agricoles, et notamment celles d'élevage de taureaux pour les courses camarguaises, peuvent pleinement en bénéficier. En complément et si nécessaire, des dispositifs spécifiques d'accompagnement des exploitations agricoles en difficulté sont mobilisables, après examen de leur situation. Ce sont les cellules départementales d'identification et d'accompagnement des exploitants en difficulté, et l'échelonnement des cotisations de la mutualité sociale agricole (MSA), voire prise en charge de cotisations MSA dans le cadre du fonds d'action sanitaire et sociale de la MSA. Les exploitations d'élevage de taureaux pour les courses camarguaises peuvent en faire la demande. Des échanges avec les services déconcentrés se sont tenus ces derniers mois afin de suivre la situation des exploitants. Par ailleurs, les exploitations de la filière peuvent également bénéficier des dispositifs du volet agricole du plan « France Relance ». En premier lieu, la mesure « Pacte biosécurité - bien-être animal en élevage », qui a pour but de soutenir les éleveurs dans leurs investissements de biosécurité et pour le bien-être animal comme par exemple la réalisation des audits de biosécurité, la construction de clôtures pour protéger les élevages et éviter les contacts avec la faune sauvage ou encore les investissements d'amélioration du bien-être animal (au-delà de la réglementation). C'est le cas également de l'appel à projet « structuration de filière », qui vise à accompagner des projets structurants, qui s'inscrivent dans une démarche collective mobilisant différents maillons d'une ou de plusieurs filières et impliquant des entreprises. Leur impact doit permettre la création de valeur ajoutée pour l'ensemble des acteurs et de mieux répondre aux attentes du marché. Les manades qui rencontreraient des difficultés subsistantes sont invitées à nouveau à se rapprocher de leur direction départementale des territoires (et de la mer) afin d'évaluer collectivement les solutions envisageables et les outils mobilisables au regard de leur situation économique. Par ailleurs des pistes de travail intéressantes doivent être explorées dans le cadre notamment des réflexions sur la mise en oeuvre de la PAC (MAEC, définition de l'agriculteur véritable…).

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