Question de Mme PAOLI-GAGIN Vanina (Aube - Les Indépendants-R) publiée le 27/05/2021

Question posée en séance publique le 26/05/2021

M. le président. La parole est à Mme Vanina Paoli-Gagin, pour le groupe Les Indépendants – République et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)

Mme Vanina Paoli-Gagin. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la secrétaire d'État chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable.

Vous le savez, une attaque informatique a paralysé un oléoduc majeur de la côte est des États-Unis. Les infrastructures d'énergie sont des cibles privilégiées des cyberattaques, au regard des graves effets que cause leur mise à l'arrêt. Afin de moderniser ces infrastructures, le président Biden a annoncé un plan de 2 000 milliards de dollars, dont 20 milliards seront dédiés à la cybermodernisation des réseaux électriques. Un nouveau crédit d'impôt financera les cybertechnologies de ces réseaux.

La France n'est malheureusement pas à l'abri de ces menaces, qui prolifèrent tous azimuts. Après les scandales Cambridge Analytica visant à influencer le référendum sur le Brexit et l'élection de Donald Trump, notre pays a été le théâtre de manœuvres de déstabilisation lors des dernières élections présidentielles.

Ces actions perturbent notre vie démocratique, ainsi que notre vie sociale et économique. Des hôpitaux ainsi que des médias français ont subi des cyberattaques. Plusieurs en ont été réduits à revenir au mode papier et stylo.

Dans le même objectif de déstabilisation, certains influenceurs ont récemment été approchés, afin de participer à une campagne de désinformation sur le vaccin Pfizer. Les commanditaires, probablement russes, cherchent à perturber la vaccination et, donc, la reprise de l'activité dans notre pays, en instillant une défiance à l'égard des scientifiques.

Pour faire face à ces attaques, la France n'est pas démunie. L'Anssi, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information, veille à la sécurité des systèmes d'information, et notamment à celle des opérateurs d'importance vitale. Notre pays s'est en outre doté, depuis 2017, d'un commandement de la cyberdéfense.

Néanmoins, restons lucides : le nombre de cyberattaques visant notre pays a été multiplié par quatre entre 2019 et 2020. Dans un contexte international troublé, notamment aux frontières de l'Union européenne, et à l'approche des élections de 2022, la France est-elle prête, madame la secrétaire d'État, à faire face à l'intensification de ces attaques ? Quelles mesures sont prises, notamment en matière de recherche et de formation, pour renforcer la résilience de notre pays face aux cyberattaques ? (Applaudissements sur les travées du groupe INDEP.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargé de l'économie sociale, solidaire et responsable publiée le 27/05/2021

Réponse apportée en séance publique le 26/05/2021

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable.

Mme Olivia Gregoire, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'économie sociale, solidaire et responsable. Madame la sénatrice Paoli-Gagin, vous l'avez très clairement souligné, la France n'est pas à l'abri des cybermenaces.

Aujourd'hui, le cyberespace est un espace de conflictualité de plus en plus important, dans lequel les menaces augmentent chaque jour. Entre 2019 et 2020, selon l'Anssi, le nombre de victimes de cyberattaques a été multiplié par quatre. Je crois que ce chiffre parle de lui-même.

Si la sécurisation des systèmes d'information doit être évidemment une priorité, toutes les organisations doivent aussi intégrer la possibilité de subir une cyberattaque et, donc, se mettre en capacité d'y répondre. C'est la définition même de la résilience dans le cyberespace.

Cette nécessité est totalement identifiée dans le cadre de la stratégie d'accélération Cyber qui a été annoncée le 18 février dernier par le Président de la République et est financée à hauteur de 1,4 milliard d'euros.

Cette stratégie s'articule très clairement autour de six axes, et c'est le secrétaire d'État Cédric O qui est chargé de la déployer : le développement de solutions souveraines et innovantes de cybersécurité ; le renforcement des liens et des synergies entre les acteurs de la filière ; le soutien à la demande ; le renforcement de l'offre de formation des jeunes et des professionnels à ces métiers émergents de la cybersécurité ; le soutien en fonds propres au développement des entreprises de la filière ; un effort spécifique en faveur de la cybersécurisation des établissements de santé.

Plusieurs actions concrètes, madame la sénatrice, ont déjà été mises en œuvre. Premièrement, sans attendre cette augmentation des cyberattaques, nous avons en permanence, depuis 2017, augmenté les moyens humains de l'Anssi. Un appel à manifestation d'intérêt a par ailleurs été lancé en direction des collectivités, des établissements de santé et des ports afin de mettre en place des démonstrateurs de cybersécurité adaptés aux besoins de ces structures spécifiques.

L'Anssi a commencé à mettre en œuvre un plan de sécurisation des administrations et a bénéficié à ce titre de 136 millions d'euros dans le cadre de la stratégie d'accélération Cyber.

Quant à l'ouverture du campus Cyber en octobre 2021, elle permettra de mutualiser tout ce qui peut l'être en la matière. Votre question se pose – le Gouvernement en est conscient –, le plan se déroule et nous sommes très attentifs à ce sujet des cyberattaques. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

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