Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRCE) publiée le 06/05/2021

M. Pierre Laurent attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les graves violences qui se sont déroulées lors de la manifestation parisienne du 1er mai 2021.
Les manifestants parisiens ont été victimes de violences dès le début de leur mise en mouvement. Pendant le parcours, la confédération générale du travail (CGT) et d'autres acteurs concernés estiment avoir fait objet de plusieurs interventions de police totalement injustifiées. Concomitamment un groupe d'individus a fait preuve d'une extrême violence tant physique que verbale à l'encontre de manifestants. Des insultes sexistes, racistes et homophobes ont été proférées. La CGT estime que ces insultes, ces violences et des actes de vandalisme ciblaient particulièrement son organisation. Le bilan de cette violence est lourd : 21 blessés dont quatre graves. Ces violences envers ceux qui se mobilisent contre la casse des droits sociaux, pour la défense de l'emploi, des services publics, ainsi qu'en faveur de l'augmentation des salaires et de l'amélioration des conditions de travail, sont inacceptables.
Il lui demande ce qu'il compte faire en vue de mener une enquête à la fois sur les interventions de la police incriminées et sur les conditions, notamment en matière de gestion des forces de l'ordre, qui ont permis les violences évoquées ci-dessus.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 21/04/2022

Le défilé traditionnel du 1er mai a rassemblé cette année 17 000 manifestants. Prévu entre la place de la République et la place de la Nation, il a été marqué par des dégradations et des comportements violents, commis par une minorité d'individus qualifiée de « Blackblocs ». Afin d'assurer la tranquillité publique et permettre au cortège syndical de défiler en sécurité sur l'itinéraire initialement prévu, un dispositif d'ordre public a été conçu et dimensionné en conséquence : 31 unités de forces mobiles et 14 brigades de répression des actions violentes (BRAV) ont été mobilisées pour cette manifestation. La Brigade de sapeurs-pompiers de Paris a également été positionnée à proximité de la manifestation afin d'être en capacité d'intervenir dans les meilleurs délais. Dès le départ du défilé, des tensions étaient perceptibles. Après quelques centaines de mètres, un premier « bloc » s'est constitué en tête de cortège à hauteur de la rue Oberkampf puis, de manière encore plus importante, entre le boulevard Richard Lenoir et la rue Saint-Ambroise dans le 11ème arrondissement. A l'arrivée du cortège syndical de la CGT sur la place de la Nation, les véhicules syndicaux et leur service d'ordre ont été pris à partie par plusieurs individus. Dès lors qu'ils ont pu s'assurer que leur intervention pouvait se faire en sécurité, en évitant d'accroître l'hostilité de regroupements très agressifs vis-à-vis des forces de l'ordre, les effectifs de police et de gendarmerie ont agi pour protéger les véhicules syndicaux de la CGT qui ont fait l'objet de ces attaques. Tout au long de cette manifestation, de multiples dégradations ont été commises (bris de vitres, dégradations d'agences bancaires, feux de poubelle…). Les forces de l'ordre ont fait face à des individus déterminés et violents, n'hésitant pas, notamment, à s'en prendre aux sapeurs-pompiers. Pour faire cesser ces troubles à l'ordre public, les policiers et gendarmes sont intervenus avec sang froid et discipline, ne faisant usage de moyens de force intermédiaires qu'en cas de nécessité. Leur intervention et la mise en place d'un barrage entre le cortège syndical et le groupe de personnes violentes a notamment permis aux manifestants de reprendre leur itinéraire, tout en assurant la sécurité de l'ensemble des manifestants. Au cours des opérations de la journée, 46 personnes ont été blessées dont 33 policiers et 12 manifestants. Sur le plan judiciaire, 59 interpellations ont été réalisées, donnant lieu à 53 mesures de garde à vue, principalement pour participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction et dégradation de biens, violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique, ports d'armes et participation à un attroupement après sommation. 26 personnes ont été déférées.

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