Question de M. ROJOUAN Bruno (Allier - Les Républicains-R) publiée le 17/06/2021

M. Bruno Rojouan attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les conséquences de la fermeture des piscines pendant la crise sanitaire.
En raison de la crise du Covid-19 et des confinements successifs, les piscines ont longtemps été fermées et les cours d'apprentissage de la natation ont coulé à pic. Le retard d'apprentissage est criant, surtout chez les jeunes, dans le cadre familial comme scolaire.
A l'approche de l'été, propice aux baignades, le danger guette. D'après Santé publique France, près de 1.000 décès sont dus à des noyades accidentelles (en bassins publics ou privés, campings, plages) chaque année.
Ce chiffre est en régression depuis plusieurs années. En effet, par les mesures prises dans le cadre du plan national prévention noyades, de moins en moins d'élèves entrant en sixième ne savent pas nager. Cependant, cette évolution favorable est mise en danger après presque deux ans sans cours de natation à l'école pour les plus jeunes.
Des collectivités et acteurs locaux ont déjà pris le contrepied de ce phénomène en prévoyant de dispenser davantage de cours de natation, parfois gratuitement, cet été. C'est le cas du club Montluçon-natation, dans le département de l'Allier, le dispositif étant en partie financé par la communauté de Montluçon.
En plus de cet effort accentué cet été, il parait nécessaire de s'assurer qu'un bilan soit fait, à la rentrée scolaire 2021, chez les plus jeunes et que les cours de natation soient adaptés en fonction, afin de rattraper le retard engendré par la fermeture des piscines.
Aussi, il souhaite savoir comment le Gouvernement compte aider les collectivités locales dans la résolution de ce problème et ce qu'il compte faire à ce sujet à la rentrée scolaire de 2021.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 24/03/2022

Le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sport (MENJS) porte une grande attention à l'amélioration des apprentissages pour les élèves encore non-nageurs. En effet, faire que tous les enfants apprennent à nager en sécurité est un levier majeur de prévention des accidents de la vie courante chez les moins de 15 ans et s'inscrit dans la stratégie nationale de santé 2018-2022, d'autant que l'on observe une augmentation du nombre de noyades en France, dont une majorité, d'origine accidentelle, touche les moins de 6 ans. Aussi apprendre à nager est-il une priorité nationale inscrite dans les programmes d'enseignement. Le parcours de formation du nageur sécuritaire débute dès l'école maternelle, avec l'objectif d'une première expérience positive de l'eau et l'acquisition par tous d'une aisance aquatique, fondement d'un parcours de formation réussi. L'acquisition du savoir nager se poursuit sur l'ensemble du cursus scolaire, prioritairement de la classe de cours préparatoire (CP) à la classe de sixième. C'est pourquoi l'identification, le suivi et la validation des compétences nécessaires à une évolution en sécurité dans le milieu aquatique pour tous les élèves font l'objet de toute l'attention nécessaire tout au long de ce parcours. L'obtention de l'attestation du « savoir nager » en fin de cycle 3 marque une étape incontournable dans le parcours de formation des élèves. Dès lors, il s'agit d'accompagner les professeurs du 1er et du 2nd degrés vers un objectif de 100 % d'élèves nageurs à l'issue du cycle 3, par la mise à disposition de ressources pédagogiques et le soutien au déploiement de stratégies de pilotage académiques. En ce sens, le MENJS a mené une enquête qui vise à dresser un véritable état des lieux quantitatif et pédagogique qui a permis d'évaluer les effets de la crise sanitaire et de dessiner des pistes d'actions pédagogiques et organisationnelles pour l'acquisition du savoir-nager à la rentrée 2021-2022. Parallèlement, en juin 2021, un séminaire national a réuni l'ensemble des pilotes académiques "De l'aisance aquatique au savoir nager". Des actions concrètes de pilotage, de formation et de suivi ont été élaborées pour la rentrée 2021-2022, actions que la DGESCO accompagnera également, avec le concours de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche, dans le cadre d'un « plan de développement du savoir-nager au collège » à la rentrée 2021. En outre, afin de favoriser l'apprentissage de la nage dès le plus jeune âge, lutter contre les noyades, développer l'aisance aquatique et apprendre à nager à tous les élèves, le décret du 28 février 2022 (publié au Journal officiel du 1er mars 2022) prévoit qu'une attestation du « savoir-nager » en sécurité est délivrée aux élèves qui ont subi avec succès un contrôle des compétences en matière de sécurité en milieu aquatique. L'arrêté du 28 février 2022 fixe quant à lui les modalités de ce contrôle et de délivrance de l'attestation. Un second arrêté du 28 février 2022 prévoit l'instauration du test "Pass-nautique"(nouvelle appellation du précédent test"d'aisance aquatique") permettant l'accès aux activités nautiques dans le cadre des accueils collectifs de mineurs. Enfin, la note de service du 28 février 2022 (publiée au BOENJS du 3 mars 2022) complète ces dispositions, rappelle le cadre scolaire de l'enseignement de la natation et définit les conditions de l'acquisition par les élèves, dès leur plus jeune âge, d'une aisance suffisante pour évoluer en sécurité dans le milieu aquatique.

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