Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 09/09/2021

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur les inquiétudes formulées par l'organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'Afrique où seul 2 % de la population a reçu le vaccin.
En effet, alors que les pays occidentaux envisagent pour la plupart de faire bénéficier, sous certaines conditions, leur population d'une troisième dose de vaccin, d'autres pays, majoritairement en Afrique, peinent à avoir les doses nécessaires pour leur primo vaccination.
L'OMS, soutenue par les agences sanitaires européennes, estime pour sa part qu'il n'y a pas d'urgence à généraliser ces troisièmes doses et demande que les pays disposant d'un stock de vaccin, exportent davantage vers les pays les plus démunis afin de faire monter en puissance le dispositif Covax, le programme mondial de dons et partage de vaccins.
Commencer une campagne de troisième dose en Europe risque donc de creuser encore plus le fossé entre pays riches et pays pauvres. L'épidémie pourrait alors continuer à se répandre sous la forme de variants toujours plus dangereux si l'on ne tend pas vers une immunité à l'échelle planétaire.
Par conséquent, il lui demande de bien vouloir lui préciser la position du Gouvernement quant à la demande de l'OMS d'un moratoire sur les troisièmes injections au profit d'une accélération, en Afrique en particulier, des livraisons de doses via Covax.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 10/02/2022

L'injection de troisièmes doses en France n'affecte pas la mise en œuvre des engagements pris par la France en matière de dons de doses de vaccins. Le Président de la République s'est engagé à donner 120 millions de doses aux pays les plus fragiles d'ici mi-2022. À ce jour, plus de 76 millions de doses ont été cédées juridiquement. La trajectoire actuelle en matière de dons de doses est compatible avec cet objectif. Le portefeuille vaccinal des dons français est en effet diversifié et se compose de tous les vaccins utilisés ou qui l'ont été pour vacciner les Français : AstraZeneca, Moderna, Janssen et Pfizer. À ce jour, plus de 90% des vaccins donnés par la France transitent par la facilité COVAX et bénéficient majoritairement aux pays africains (plus de 50%). Un accord de don a par ailleurs été mis en œuvre fin 2021 avec COVAX et l'Union africaine pour le partage de 10 millions de doses de vaccins Astra Zeneca et Pfizer. Toutes les livraisons prévues dans ce cadre ont été effectuées. La France contribue par ailleurs à diverses initiatives visant à soutenir, sur le long terme, le renforcement de la production de produits de santé, notamment de vaccins, sur le continent africain. En juin 2021, le Président de la République s'est rendu en Afrique du Sud, où Proparco, filiale de l'Agence française de développement (AFD), contribue à l'expansion de la plus grande usine africaine de production de vaccins. Au sein de l'équipe Europe, la France soutient également la mise en place d'un pôle régional de production de vaccins au Sénégal. Enfin, la France contribue à la plateforme soutenue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui permettra le transfert de technologies nécessaires à la production de vaccins à ARN-messager vers le continent africain. Ainsi, la France est pleinement mobilisée à court terme en faveur de l'appui à la vaccination sur le terrain et à plus long terme pour le renforcement des systèmes de santé. 

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