Question de M. DURAIN Jérôme (Saône-et-Loire - SER) publiée le 04/11/2021

M. Jérôme Durain attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la détérioration de l'offre de soins de l'hôpital public. L'offre de soins de l'hôpital public est exsangue. Les risques de répercussions sur l'état de santé de la population sont désormais particulièrement élevés.
Devant l'ampleur de l'enjeu, la réponse que constituent les dispositifs issus du Ségur de la santé est en-deçà des exigences. La crise sanitaire a agi comme amplificateur d'une crise hospitalière longtemps ignorée et désormais frappante.
La capacité de l'offre de soins est le nœud gordien de l'enjeu de la crise hospitalière. Cette capacité est affectée en premier lieu par les fermetures chroniques de lits d'hospitalisation. Le rapport (septembre 2021) de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) fait état de 27 000 fermetures depuis 2013, dont 5 800 lits pour la seule année 2020. Si la circonstance de la crise sanitaire a justifié un temps la transformation des chambres à deux lits en chambres à un lit, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Pourtant, la capacité de l'offre de soins est doublement obérée par le manque de personnel. L'avis du conseil scientifique (octobre 2021) fait état de 20 % de lits fermés de fait, par manque de personnel. Le manque de personnel affecte directement la qualité de la prise en charge des patients. Outre les retards de prise en charge, le recours abusif aux soins ambulatoires et aux hospitalisations de courte durée, le niveau de fatigue, confinant désormais à l'épuisement chez certains soignants, augmente les risques dans la prise en charge. Désormais, aux difficultés de recrutement, auxquelles contribue la concurrence du secteur privé, s'ajoutent les départs et les absences, en hausse tous deux.
L'attractivité des métiers doit être renforcée. Au-delà de l'enjeu du niveau de rémunération, auquel la revalorisation engagée avec le complément de traitement indiciaire dont le montant est insuffisant ne répond que partiellement, l'attractivité des métiers des soignants implique une amélioration des conditions de travail.
L'intensification du travail constitue une charge épuisante pour les soignants. La formation de soignants est une solution de moyen et long terme, ainsi que la fidélisation des soignants par la titularisation. Il faut saluer les mesures qui vont dans ce sens. Dans l'urgence, l'aménagement du temps de travail semble devoir être envisagé et la mobilisation des soignants du privé facilitée.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 est le dernier acte social du Gouvernement dans la mandature. Aussi il lui demande si le Gouvernement s'en saisira pour pérenniser l'hôpital public ou le confirmer dans une crise pour les soignants, dont les patients sont les victimes collatérales.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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