Question de M. CARDOUX Jean-Noël (Loiret - Les Républicains) publiée le 17/02/2022

M. Jean-Noël Cardoux attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité, au sujet de la lutte contre la maladie d'Aujeszky.

Depuis plusieurs années, la maladie d'Aujeszky, issue d'un virus touchant initialement les porcs, a été transmise aux sangliers du fait de l'explosion démographique de cette espèce sauvage. Cette maladie mortelle contagieuse pour les chiens de chasse fait des ravages dans certaines régions.

Alors qu'un vaccin efficace à destination des élevages porcins a été découvert, ce n'est pas le cas pour les canidés. Des études, pour le moment infructueuses, ont été réalisées sur la base de ce vaccin par les fédérations des chasseurs du Grand-Est.

Afin de répondre aux impératifs de régulation du sanglier, dont les populations en constante augmentation sur l'ensemble du territoire sont responsables de nombreux dégâts agricoles, il est primordial que l'État coordonne une action rapide entre les laboratoires, l'office français de la biodiversité (OFB) et les chasseurs.

La chasse du sanglier est dépendante de l'action du chien, seul animal capable de sortir les compagnies installées dans les cultures ou les taillis sous futaies. Il ne faudrait pas décourager les chasseurs, inquiets à juste titre pour leurs chiens, d'opérer ces opérations. Cette maladie est une menace majeure pour l'objectif d'équilibre agro-sylvo-cynégétique.

Ainsi, il aimerait savoir ce que le Gouvernement compte mettre en œuvre pour lutter contre la maladie d'Aujeszky.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 14/04/2022

La maladie d'Aujeszky est une maladie virale hautement contagieuse qui touche les suidés (porcs domestiques et sangliers) et, de façon accidentelle, les chiens de chasse. Elle n'est pas transmissible à l'homme. La France est considérée comme indemne de cette maladie en élevage porcin mais le virus continue effectivement de circuler chez les sangliers sauvages. Elle fait l'objet d'une surveillance régulière de la part du réseau de surveillance des maladies infectieuses des oiseaux et des mammifères sauvages de l'Office français de la biodiversité et des vétérinaires praticiens. Chez le chien, la maladie ne touche quasiment que le système nerveux. Le début de l'affection est caractérisé par un changement de comportement : inquiétude, apathie et hypersensibilité cutanée. Ensuite, la maladie se traduit par des démangeaisons intenses. Le chien se gratte violemment au point d'entrée du virus surtout au niveau du museau, des babines et de la gueule jusqu'à provoquer de graves plaies pouvant aller jusqu'à l'automutilation. Les chiens se contaminent le plus souvent en consommant des abats et viandes crus de porcs ou de sangliers. Appelée aussi « pseudo rage », cette maladie du système nerveux est mortelle rapidement dans 100 % des cas. Plusieurs directions départementales de la protection des populations ont déclenché l'alerte à la suite de suspicions puis confirmations de la maladie d'Aujeszky chez des chiens de chasse, avec des mortalités associées. Ces alertes ont été relayées à l'Office français de la biodiversité et à la Fédération nationale des chasseurs, qui ont également été informés par leur réseaux. Des recommandations ont été envoyées aux services départementaux et régionaux. Au niveau national, cette maladie chez le chien est à déclaration obligatoire. Chez le chien, la priorité est de prendre en compte les signes cliniques évocateurs (signes neurologiques) et il convient de vérifier en priorité la suspicion de rage (signes similaires à ceux de la maladie d'Aujeszky). Aucun traitement n'est disponible. Il n'existe pas de vaccin ciblant les chiens et la maladie est mortelle. Il existe cependant un vaccin ciblant les porcs qu'il est possible d'utiliser sur les chiens sous des conditions strictes, par un vétérinaire après autorisation temporaire d'utilisation de l'Agence nationale du médicament vétérinaire, afin de protéger notamment les chiens de chasse. Le Gouvernement est pleinement conscient de cette problématique affectant les chiens de chasse, qui sont essentiels aux actions de régulation des populations de sangliers. En attendant un éventuel vaccin autorisé qui nécessite des recherches par les laboratoires vétérinaires, il est recommandé aux chasseurs, afin de protéger leurs chiens participant notamment aux battues, d'éviter de mettre à leur disposition les restes de sanglier, de retenir leurs chiens lorsqu'un sanglier est abattu pour les empêcher de mordre ou de lécher les plaies des sangliers abattus.

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